Demander de l’aide

La Césairoise Stacey Kuhn a levé la main pour recevoir l’aide offerte sur le territoire. C’est reconnaissante qu’elle sollicite sa travailleuse de proximité pour qu’elle lui prête main-forte.

À quelques jours d’accoucher de son quatrième enfant, Stacey Kuhn utilise les services de proximité. C’est tout d’abord l’Entraide maternelle du Richelieu (EMRI) qui l’a dirigée vers l’organisme Lucioles, Coop de solidarité. Il y a un peu plus d’un an, Éloïse, accompagnatrice famille, est entrée dans sa vie. « Elle donne un coup de main à la maison », résume en une phrase Mme Kuhn.

Quand le père du troisième enfant et du tout dernier à venir et Mme Kuhn ont emménagé à Saint-Césaire, l’espace des lieux a été envahi de matériel. « Il y avait du stock! », explique-t-elle en imageant de hautes piles avec sa main. Éloïse est venue à leur rescousse en termes de gestion familiale afin de faciliter leur quotidien. Aérant la demeure, elle a notamment rempli son véhicule de matériel à répétition pour aller le porter à des organismes.

Toutes sortes d’aides

Éloïse contribue activement au mieux-être de 16 familles actuellement. L’aide varie selon les besoins qui auront été établis lors d’une rencontre initiale avec la famille.

« Là, c’est beaucoup dans l’organisation, car on essaie d’épurer la maison. On n’a pas besoin d’autant de stock », reconnaît Stacey Kuhn. Devant l’accumulation qui a pris une ampleur démesurée, la Césairoise est dépassée. « Toute seule, je ne sais pas dans quelle direction partir, par où commencer. Tu vois juste la grosse montagne », se rend-elle à l’évidence. Lorsque les finances se font plus arides, Éloïse fait un crochet dans un centre d’action bénévole pour récupérer un panier de nourriture de dépannage.

Depuis novembre dernier, Stacey Kuhn est en arrêt de maladie à son travail. Après son quart de travail, trois enfants attendent à la maison la femme avancée dans sa grossesse. Le conjoint étant camionneur, sa présence est irrégulière. « Je m’en allais en burnout. Des fois, juste l’appeler (Éloïse), avoir quelqu’un pour m’écouter, ça me fait du bien », témoigne avec gratitude la mère de famille dont les trois filles sont âgées de un, sept et huit ans.

« Ça fait quelques années maintenant que je demande de l’aide et ce n’est pas plus facile. C’est juste dur de piler sur ton orgueil. » – Stacey Kuhn

Demander de l’aide

Est-il difficile d’admettre avoir un genou au sol et de demander de l’aide? « Absolument!, répond sans hésitation la maman. Ça m’a tout pris pour demander de l’aide à EMRI », ajoute-t-elle, relativement à sa séparation en 2019. « Je me suis endettée pour me démerder. Ça fait quelques années maintenant que je demande de l’aide et ce n’est pas plus facile. C’est juste dur de piler sur ton orgueil. On dirait que tu te fais juger », admet ouvertement Mme Kuhn, qui, au moment de lire ces lignes, aura possiblement donné vie à son premier garçon.

« Ça peut être difficile pour certaines familles. II faut travailler plus fort avec elles pour montrer les bénéfices de l’aide. Mais pour d’autres familles qui sont rendues vraiment dépourvues, elles atteignent un point où elles acceptent toute l’aide », met en perspective l’accompagnatrice famille.

Un service méconnu

Éloïse est la seule accompagnatrice famille à l’organisme Lucioles, Coop de solidarité. L’accompagnatrice famille est une intervenante qui travaille en équipe avec les parents, selon les besoins. Elle les écoute et apporte du soutien dans une approche humaine et sans jugement. Elle peut rencontrer les familles à domicile et peut se déplacer partout sur le territoire du CLSC du Richelieu. Elle est en lien avec les ressources du milieu et peut guider vers les services qui conviennent. Que les problèmes soient d’ordre financier, une séparation, de la fatigue, de l’isolement, du stress, des inquiétudes au sujet des enfants, elle est là pour aider à y voir plus clair.

Le service est gratuit, confidentiel et sans liste d’attente.

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