Une hygiéniste fait des tests de dépistage

Hygiéniste dentaire de formation, Martine Gaucher a été « envoyée au front » dès le début de la pandémie afin de faire passer des tests de la COVID-19 dans une clinique de dépistage.

Habituellement, la résidante de Richelieu va d’école en école afin de faire de la prévention sur la santé dentaire par des animations, effectue certains dépistages et applique des scellants dentaires. Elle a cessé depuis le 13 mars, puisque les écoles ont fermé. Son employeur, le Centre intégré de Santé et de services sociaux de la Montérégie-Ouest (CISSSMO), l’a dépêchée dans une clinique de dépistage.

« Au début, on aidait les infirmières à faire les tests. Depuis quelques semaines, on a été autorisés pour les faire. C’est vraiment en dehors de ce que je fais habituellement », raconte Mme Gaucher.

Si, au début, elle l’a fait avec plaisir, elle commence à s’ennuyer de son ancienne vie. « Moi, comme les autres, j’étais excitée de pouvoir aider. On pensait que c’était temporaire. Plus ça avance, plus on se demande quand ça va se terminer. D’après nous, on ne retournera pas dans les écoles avant janvier. On est déçus, mais il n’y a encore rien de confirmé et ça dépend s’il y a une deuxième vague ou non », raconte-t-elle.

Nombre de tests

Le travail n’est pas compliqué. « Ce n’est pas difficile à faire. La gang est belle. Mais j’ai hâte de retourner à mon ancienne vie », affirme-t-elle.

Parfois, il y a des longueurs. « Malgré que le gouvernement annonce qu’il veut faire 14 000 tests par jour, la demande n’est pas là. On a beaucoup de temps mort. Souvent, entre 14 h et 15 h, il n’y a personne. Par moments, c’est quand même assez long », mentionne l’hygiéniste.

« Plus ça avance, plus on se demande quand ça va se terminer. » – Martine Gaucher

Martine Gaucher souligne que le nombre de personnes qui vont passer un test a diminué comparativement aux premiers jours. « Au début, tout le monde était testé. On est ensuite allés dans les CHSLD avant qu’ils ne déconfinent, pour s’assurer que les personnes sont négatives », explique-t-elle. (NDLR : L’entrevue a été réalisée avant les événements qui ont générés plusieurs cas et une hausse des personnes qui se font dépister)

Dernièrement, ils ont aussi commencé à faire des dépistages communautaires, donc sans rendez-vous dans des endroits publics. « On ne sait jamais de quoi aura l’air l’achalandage. Parfois, il y en a beaucoup et d’autres fois moins », dit-elle.

Horaire chamboulé

Un élément qu’elle trouve difficile, c’est de ne plus avoir son horaire habituel et de travailler les week-ends. Au début, elle travaillait également six ou sept jours par semaine parce qu’il manquait de personnel. Aujourd’hui, elle travaille principalement cinq jours par semaine, mais souvent les week-ends.

« La clinique de dépistage n’est pas ouverte de soir ni de nuit, mais on en fait les fins de semaine. Ma routine est chamboulée et on n’a pas le contrôle sur notre horaire de travail », mentionne la maman d’un jeune enfant.

De plus, habituellement, en juin, elle effectue des scellants sur des dents d’adolescents. Ensuite, l’été est composé de vacances et de préparation pour l’année à venir. Ce qui n’est pas le cas cette année.

Craintes

Lorsqu’elle a commencé les tests, elle avait des craintes de transmettre la maladie involontairement à ses proches. « Je me demandais si notre équipement était adéquat. Il y avait une pénurie de masques et on avait ceux qui protègent le moins », relate l’hygiéniste.

Elle ajoute « je me demandais, si je l’attrape et que je le transmets à mon chum, mon enfant, qui viendra s’en occuper? Personne ne voudra venir ».

Finalement, personne de son équipe de travail ne l’a contractée jusqu’à maintenant. « Les mesures de précaution doivent être assez bonnes », avance-t-elle. Les gants sont changés entre chaque patient et la veste de protection aussi, si elle a touché à un élément du patient. Si ce dernier tousse, tout l’équipement, soit gants, masque, visière et blouse, doit être changé.

Reprendre sa vie

La Richeloise n’a toujours pas commencé à revoir ses amis ni les membres de sa famille élargie. « J’ai revu quelques personnes (de sa famille proche). J’attends de voir s’il y aura une deuxième vague pour revoir mes amis. Je verrai plus en juillet si la vague ne repart pas », espère celle qui souhaite retourner dans sa vie normale rapidement.

Elle se désole de ne plus voir sa clientèle vulnérable qui a besoin de soins de santé buccale. L’hygiéniste souhaite reprendre ses fonctions en septembre avec la rentrée scolaire.

 

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