La démolition de la maison patrimoniale est accordée avec conditions

Les propriétaires de la maison, 13-15 rue Lafontaine, à Chambly, Immeubles Balex, ont été soulagés d’apprendre qu’ils pourront aller de l’avant avec la démolition. Les élus de Chambly l’ont autorisée, mais avec certaines conditions à respecter.

La décision n’a pas été facile et a été partagée. Les élus ont ajouté à la résolution deux conditions, soit que les propriétaires autorisent l’accès à l’intérieur du bâtiment à la Société d’histoire de la Seigneurie de Chambly pour la prise de photos et de notes, ainsi qu’une étude archéologique du terrain soit produite par un archéologue avant l’excavation. Ces demandes font suite à une lettre que la Ville a reçue du ministère de la Culture.

« On est bien d’accord. On accepte tout ça sans problème. On sait que s’ils trouvent quelque chose, ça peut prendre plus de temps. Mais c’est mieux que d’être pris avec le bâtiment qui est un gouffre financier», soutient Alain Brodeur, un des propriétaires. Il ajoute que « ça peut être intéressant, on ne sait pas ce qu’ils peuvent trouver ». La construction date de 1849.

Le bâtiment a abrité un marché de 1849 à 1880. La communauté y tenait également des assemblées. Il a aussi été utilisé comme caserne avant d’être transformé en deux logements. La structure a subi plusieurs modifications, son intégrité architecturale est donc classée moyenne. Le rapport de l’ingénieur en bâtiment fourni pour la demande révèle entre autres une pourriture des solives, l’érosion de la fondation, une infiltration d’eau et une importante corrosion de la tuyauterie.

Vote partagé

Les conseillers Serge Gélinas et Jean Roy, qui étaient dans l’administration lors de la démolition de la maison Boileau, ont voté contre la démolition de la maison de la rue Lafontaine alléguant « ne pas vouloir reproduire la même erreur ». Les autres élus ont voté en faveur autorisant ainsi la démolition.

La mairesse, Alexandra Labbé, ainsi que les conseillères Marie Lise Desrosiers et Julie Daigneualt, qui siègent au comité de démolition qui a donné un avis favorable à la démolition, ont rappelé que la décision a été prise en suivant un processus rigoureux.

La mairesse a toutefois mentionné vouloir rendre le règlement de démolition pour les maisons patrimoniales plus sévère. « C’est une préoccupation qu’on a eue dès le début du processus », a-t-elle dit lors de l’assemblée du 7 avril. « À partir de maintenant, il ne faut plus que ça se reproduise. Le patrimoine est important et il fait qui nous sommes », a soutenu Mme Daigneault. Des citoyens l’avaient également soulevé lors de l’assemblée du comité de démolition, indiquant que la Ville devrait exiger un rapport d’expert en bâtiment ancien pour ce genre de maison.

Les étapes

Le comité consultatif d’urbanisme a émis un avis favorable, mais pas unanime, le comité de démolition aussi en février. Une période de 30 jours était accordée pour qu’une personne puisse en appeler. Ce qui a été fait. Le conseil municipal a donc dû trancher.

Normalement, les propriétaires auraient dû obtenir leur permis dès le lendemain de la séance. Mais en raison de la pandémie, cela n’a pas été fait. M. Brodeur a indiqué ne pas avoir eu de nouvelles encore. Il n‘y a donc aucune date de fixée pour le moment quant à sa démolition.

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