L’éventualité qu’une maison plus que centenaire soit démolie à Chambly ouvre le questionnement sur la volonté et la possibilité de conservation du patrimoine.
La Ville de Chambly a un inventaire de 279 bâtiments jugés patrimoniaux à différents niveaux, soit de faible à exceptionnel. Le comité de démolition pourrait recevoir d’autres demandes pour en démolir, croit Sylvie Charest, directrice adjointe, Service de la planification et du développement du territoire. « Ça coûte beaucoup d’argent, la restauration, et il n’y a pas toujours de programme d’aide », dit-elle.
Mme Charest soutient qu’au cours des dix dernières années, d’autres demandes ont été faites, dont sur la rue Saint-Georges, où de nouvelles constructions ont remplacé les anciens bâtiments en conservant le même caractère.
Pour Louise Chevrier, une passionnée de patrimoine qui a déjà été présidente de la Société d’histoire de la Seigneurie de Chambly, « la disparition du patrimoine est toujours une perte ». Elle aimerait qu’il y ait une meilleure vision d’ensemble plutôt que de réagir au cas par cas. « On traite le cas en réaction. On n’a pas de plan de préservation ou de protection, déplore-t-elle. Il n’est cependant pas possible que la Ville seule préserve le patrimoine. Ça prend une préoccupation de la population en général. » Elle souligne également que la Ville devra se pencher sur la question de l’usine Bennett, qui est appelée à disparaître prochainement.
LaVille de Chambly a mis en place une Table de consultation – culture, histoire, patrimoine et toponymie, qui est invitée à se pencher sur cette question.
« La disparition du patrimoine est toujours une perte. »
-Louise Chevrier
Site du patrimoine
Par ailleurs, Mme Chevrier aimerait que la Ville fasse une demande au ministère de la Culture afin que le secteur situé prés de Bourgogne, Martel et Salaberry soit déclaré site du patrimoine.
« C’est une idée qui mérite de s’y attarder », estime la mairesse, Alexandra Labbé. Elle ajoute que « l’histoire de Chambly est vivante. Il faut tenter de trouver un moyen de la mettre en valeur ».
Maison Boileau
Cette situation n’est pas sans rappeler celle de la maison Boileau, qui avait fait face à une demande de démolition du propriétaire pour être achetée par la Ville en 2016 et démolie en novembre 2018.
Mmes Labbé, Charest et Chevrier évaluent que l’histoire est différente en raison de la valeur patrimoniale de la maison Boileau. Elle était jugée supérieure en intégrité architecturale et en intérêt patrimonial par la Ville. « L’âge ne compte pas plus que ce qu’elle représente et peut nous apprendre », soutient Mme Chevrier.
De son côté, William Bonin, qui siégeait au comité de consultation d’urbanisme lors de la demande de démolition de la maison Boileau, estime que cette situation est un « copié-collé » et que les arguments pour démolir sont les mêmes.
[…] Conserver le patrimoine, à quel prix? […]
Pourquoi ne parle t’on jamais de la responsabilité des propriétaires de ce genre de maisons? Ils devraient savoir dans quoi ils s’embarquent. Il y a des règles à suivre pour les rénovations de ces maisons et aussi un coût., Et ce n’est surtout pas aux villes à toujours absorber les coûts de rénos ou d’acquisition. Les gestionnaires des villes sont là pour rendre les meilleurs services de base aux citoyens, et non pas de devenir des propriétaires d’un parc immobilier patrimonial. La saga Boileau nous a coûté combien aux citoyens??? Acquisition ,évaluation, démolition???près d’un million de $$$$??? Les vraies gagnants dans l’histoire Boileau; ce sont les anciens propriétaires qui sont passé à la caisse……De grâce ne répété pas la même histoire…. J’invite les gestionnaires à se concentrer sur la dette de la ville. (Gestion responsable).
La ville devrait imposer un moratoire le temps de se doter d’une politique de préservation du patrimoine bâti. C’est plus que nécessaire dans une ville qui recèle de tant d’histoire. Le réglement sur la démolition d’immeubles est resté en plan depuis 2017.
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