Votre identité numérique au bout des doigts

Les Québécois pourraient bientôt disposer chacun d’une identité numérique qui remplacera leurs documents papier et leur donnera accès à divers services de l’État. 

Imaginez un monde où vous n’auriez plus besoin de traîner une dizaine de cartes d’assurance et d’hôpital, de mémoriser une vingtaine de mots de passe ou d’imprimer des formulaires pour avoir accès aux divers services offerts par l’État. C’est bien ce que promet le ministre Eric Caire avec l’identité numérique, un outil qui regroupera les données des dossiers des Québécois de manière centralisée et accessible en ligne, grâce à un identifiant et un mot de passe.

Les bénéfices en santé

« Au niveau du réseau de la santé, on parle du dossier de santé numérique, qui y sera aussi intégré. Il va appartenir au patient et lui permettre de mettre un verrou sur l’information. Donc, concernant le Dossier Santé Québec (DSQ), les professionnels n’auront accès qu’à une partie de l’information, et une fois que l’on aura cela, avec l’identité numérique, on n’aura plus besoin de cartes d’hôpital différentes. Il y aura beaucoup d’avantages », a expliqué au journal le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, alors qu’il était de passage à l’Hôpital du Haut-Richelieu.

« (…) avec l’identité numérique, on n’aura plus besoin de cartes d’hôpital différentes. Il y aura beaucoup d’avantages. » – Lionel Carmant

« On est habitués à se servir de la carte d’assurance maladie, du permis de conduire. Mais dans l’univers numérique, il n’y a pas besoin de ce support-là pour avoir une identité numérique », a expliqué M. Caire, lors de la conférence de presse du 28 octobre 2021, exposant déjà les grandes lignes du projet : « Les différents documents qui vont découler de cette identité-là, assurance maladie, permis de conduire, pourront, eux aussi, être des documents numériques (…) Donc (…) on crée votre identité numérique, et, après ça, c’est cette identité numérique-là dont vous allez vous servir à travers les différents systèmes. De là découlent tous les documents qui peuvent être délivrés par la Direction de l’état civil, certificat de naissance, certificat de mariage et autres documents officiels du gouvernement, permis de conduire, carte d’assurance maladie, etc. » 

L’outil pourra même être étendu aux services non gouvernementaux. « Par exemple, votre preuve d’assurance, ce n’est pas le gouvernement qui la fournit, mais, dans le portefeuille numérique, ça peut être intéressant. Votre carte de crédit, carte de guichet, ce n’est pas un document qui est fourni par le gouvernement, mais ça peut être intéressant de l’avoir dans le portefeuille numérique. »

Questionné par le journal à savoir si le projet pourrait se concrétiser cette année, M. Carmant a répondu que « c’est ambitieux », échangeant quelques rires dubitatifs avec son attachée de presse. 

Pourtant, c’est effectivement ce qu’a annoncé M. Caire en février dernier sur les réseaux sociaux. « À l’été 2022, les Québécois auront désormais une identité numérique. Ce sera le premier projet livré par la Société québécoise d’identité numérique (SQIN), créée par le nouveau ministère de la Cybersécurité et du Numérique », a-t-il publié. Le Conseiller en affaires publiques de son ministère, Laurent Bérubé, a quant à lui infirmé que l’outil serait livré cette année. Finalement, si les membres du gouvernement s’entendent pour dire que l’innovation sera bénéfique pour les Québécois, la date de livraison de l’outil reste encore nébuleuse.