Une mère demande de l’aide

Josée Desrochers a inscrit ses enfants au patinage artistique pour qu’ils apprennent à patiner. Onze ans plus tard, son fils, Jérémy Allard, excelle dans ce sport qui nécessite des dépenses estimées à plus de 20 000 $ par année. Elle se tourne donc vers des campagnes de financement pour l’aider à débourser ces frais.

 

Depuis que son fils est passé au niveau compétitif, en 2016, les dépenses ont évolué grandement. « Il y a certains talents qui doivent se perdre parce que c’est trop cher et les parents n’arrivent plus à payer », estime la résidante de Sainte-Angèle-de-Monnoir.

Mme Desrochers détaille que chacune des compétitions auxquelles son garçon participe coûte 300 $. Il en fait quatre ou cinq par année. Lors de ces événements, elle doit aussi débourser pour loger et nourrir son garçon en plus de payer pour ses frais de déplacement, mais également pour son entraîneur. Jérémy a besoin de nouveaux patins chaque année puisque ses pieds grandissent. Ceux-ci coûtent 1500 $. Le jeune homme utilise aussi deux costumes annuellement, soit une facture de couturière se situant entre 400 et 600 $. Elle paie les frais de sports-études et ceux de l’entraîneur.

« C’est une grande portion d’un salaire qu’on prend. C’est particulier comme situation. On fait le sacrifice comme parent pour qu’il réussisse et s’épanouisse dans son sport », soutient-elle.

« Il y a certains talents qui doivent se perdre parce que c’est trop cher et les parents n’arrivent plus à payer. » – Josée Desrochers

Aide financière

Pour l’aider un peu, depuis deux ans, elle présente une demande d’aide sur le site de campagne de financement One dollar gift. « Peut-être que des gens sympathisants aux sportifs peuvent donner, espère-t-elle. Même un simple 2 $ peut faire la différence pour nous au cumulatif. » Mme Desrochers a également organisé des soupers-bénéfices, mais des circonstances personnelles ne lui permettaient pas de le faire au cours des dernières années.

Cette aide permettra notamment de payer les frais pour le Défi de l’Est, qui se déroulera à Edmonton à la fin novembre. La famille ne se déplace pas pour encourager Jérémy en raison des frais astronomiques qui y sont rattachés. « On se sacrifie et on n’y va pas. Ça représente 5000 $ avant Noël, on va les mettre sur autre chose », dit-elle.

Mme Desrochers aimerait que les gouvernements aident davantage les parents dont les enfants exercent un sport de haut niveau en offrant des crédits, par exemple.

« Les gouvernements ne réalisent peut-être pas l’ampleur des sacrifices des parents. Ces jeunes représentent la province et leur pays. »

Performance

Dès ses premiers coups de patin, Jérémy Allard a eu la piqûre pour le patinage artistique. De plus, il performe bien lors de compétitions. C’est ce qui encourage sa mère à continuer d’assumer les dépenses reliées à la pratique de son sport. « C’est sa passion, pas la nôtre, précise Mme Desrochers. Tant qu’il aura la volonté et le désir, on l’aidera. On ne dépenserait pas tout cet argent s’il ne le voulait pas. »

Sa mère ajoute que son garçon ne l’a pas eu facile dans ce sport. Il a dû surmonter plusieurs épreuves, dont des blessures. Mme Desrochers raconte qu’en 2017, Jérémy revenait d’une blessure ayant nécessité une chirurgie et qu’il a tout de même décidé de participer aux Jeux du Québec. Il avait un mois devant lui pour se qualifier, ce qu’il a réussi. Le patineur a ensuite remporté la médaille d’argent à ces Jeux. À ceux de 2019, il a été nommé porte-drapeau de sa délégation Richelieu-Yamaska et a encore raflé l’argent.

Jérémy a aussi été victime d’intimidation. Il avait d’ailleurs organisé une marche contre l’intimidation dans le sport où 600 personnes avaient défilé avec lui, dont Jasmin Roy et George Laraque.