Une fin de carrière émotive pour Maxime Dubuc

Vous ne connaissez peut-être pas Maxime Dubuc. Mais sachez que ce hockeyeur natif de Saint-Mathias-sur-Richelieu a connu une brillante carrière en France. C’est à Neuilly-sur-Marne, une commune située à 15 minutes de Paris, qu’il a accompli ce qu’aucun joueur de hockey n’avait encore fait là-bas en 44 ans d’histoire.
Un texte de Patrick Berger
On entend souvent parler des hockeyeurs qui tentent leur chance en Europe, mais qui reviennent parce que le mal du pays l’emporte sur l’amour de leur sport. Maxime Dubuc, lui, a persévéré pour devenir le joueur le plus reconnu et adulé dans sa communauté. Fraîchement revenu au Québec, après avoir passé 8 ans de sa vie sur les patinoires du Vieux Continent, il nous raconte son histoire atypique.
Choix de quatrième ronde par les Sea Dogs de St-Jean (Nouveau-Brunswick) lors du repêchage de 2005 de la LHJMQ, Dubuc entamera difficilement son stage junior. Sa formation, issue de l’expansion, ne récoltera que quinze victoires et subira quarante-sept défaites. Il sera échangé aux Fog Devils de St-Jean (Terre-Neuve) la saison suivante, l’autre équipe issue de l’expansion 2005. Sa troisième saison dans le circuit Courteau sera sa meilleure collectivement, alors que les Fog Devils se qualifieront pour les séries.
À 20 ans, il décidera de poursuivre sa carrière dans la Ligue de hockey junior AAA du Québec. Après un passage avec les Montagnards de Sainte-Agathe, il sera échangé aux Titans de Princeville où il connaîtra une fulgurante fin de saison. Les Titans cumuleront 16 victoires consécutives, dont 4 en saison régulière et les 12 premiers matchs des séries éliminatoires. Après avoir balayé trois équipes de suite, leur parcours s’arrêtera malheureusement en finale de la Coupe NAPA.
Après le junior AAA, les options pour poursuivre une carrière professionnelle sont minces. Il est très rare qu’un joueur de ce circuit atteigne la LNH. Martin St-Louis et Alex Burrows font partie des exceptions.

Huit saisons en France

Maxime est arrivé en France à 21 ans pour jouer avec les Coqs de Courbevoie. Après cette première année, il est retourné au Québec pour jouer dans la Ligue nord-américaine de Hockey, un an, en signant avec le Caron et Guay de Trois-Rivières. Il reviendra en France à 23 ans, à Cergy. La saison suivante, il amorcera ce qui deviendra les six plus belles années de sa carrière, à Neuilly-sur-Marne.Durant son passage avec les Bisons de Neuilly-sur-Marne, Dubuc a dominé la ligue dans plusieurs catégories chez les défenseurs. Il a terminé au 8 rang chez les pointeurs à sa position dans l’histoire de la division 1. C’est son leadership qui l’a amené à atteindre le sommet. Année après année, Maxime enseignait avec enthousiasme aux jeunes de tous âges pour le hockey mineur de sa région. Dès sa première saison, les dirigeants des Bisons ont compris qu’ils avaient un joueur d’exception parmi leur rang. Il a été assistant au capitaine à sa première année pour devenir capitaine à sa troisième saison.

Un exploit unique

Grâce à son éthique de travail, à son talent et à sa présence au sein de la communauté, une grande nouvelle l’attendait après la dernière partie de la saison.
« Le propriétaire de l’équipe et mon entraîneur m’ont convoqué dans le grand bureau. Ils m’ont alors annoncé qu’ils allaient retirer mon chandail. Les deux hommes avaient les larmes aux yeux. C’est un moment que je n’oublierai jamais », nous dit M. Dubuc.
En 44 ans d’histoire, il s’agira du premier joueur des Bisons à voir son chandail retiré par l’organisation. Ils hisseront son numéro 4 dans les hauteurs de l’aréna de Neuilly-sur-Marne l’automne prochain.
À la conclusion du dernier match de Maxime, les joueurs des deux formations ont érigé une haie d’honneur pour ce qui s’avérait sa dernière sortie de glace. Il était apprécié de tous et il a été un modèle pour les jeunes.
« Je réalise maintenant que j’étais un exemple pour plusieurs jeunes. Mon chandail sera retiré autant pour mes performances sur la glace que pour mon implication dans la communauté », mentionne M. Dubuc.
Pendant ses huit années en France, Dubuc revenait au Québec l’été pour travailler et participer aux matchs de la Ligue HBHR (Hockey Balle Haut-Richelieu) de Jonathan Martin. Il a également participé à la tournée Alex Burrows, un grand tournoi de hockey balle. Il est présentement vendeur pour un concessionnaire automobile de Boucherville.