Mia Clarke : billet vers la Suisse

La patineuse chamblyenne, Mia Clarke, s’envolera vers la Suisse dans le cadre du défi NextGen.

Mia Clarke avait terminé 11lors des derniers Championnats canadiens, à Oshawa, dans la catégorie junior. Ce résultat était le fruit d’un pointage de 49.14 au programme court, et d’un autre de 86.90 au programme long, pour un total de 136.04. Il s’agissait de sa première performance dans cette catégorie, à un niveau si élevé. « J’ai fait deux programmes, sans erreur. Je suis contente d’avoir performé ainsi sous la pression et de m’être amusée », souligne la Chamblyenne.

Elle revient sur la notion de ‘’pression’’, et de ‘’niveau si élevé’’. « C’était quand même intimidant. Il y avait vraiment de bonnes patineuses, les meilleures au Canada », ajoute-t-elle. Madeline Schizas, Ontarienne qui a représenté le pays aux Jeux olympiques de Beijing en 2022, a fini première, dans la catégorie senior. C’est le niveau de cette patineuse que vise, un jour, Mia Clarke.

« Changer de programme et avoir des chorégraphies plus complexes techniquement seront un bon défi pour elle. » – Amélie Fortin

Patiner en Suisse

La sportive de 16 ans se prépare pour le camp de développement NextGen, volet Québec. Le camp aura lieu du 15 au 21 avril, en Suisse. Quelques athlètes auront l’occasion de s’y perfectionner sous les conseils de l’un des meilleurs entraîneurs en Stéphane Lambiel, médaillé d’argent aux Jeux olympiques de 2006, à Turin. Il accompagnera les athlètes à découvrir de nouvelles techniques ou à en consolider d’autres, déjà acquises. Encore une fois, c’est une première que vivra Mia Clarke, alors qu’elle patinera sur une glace qui ne sera pas d’origine canadienne. « J’ai vraiment hâte. Je trouve ça cool de pratiquer avec d’autres entraîneurs », émet l’étudiante en Sports-études à l’école secondaire De Mortagne.

Transition junior/senior

La jeune femme en est peu à peu à ses derniers coups de patin dans la catégorie junior. C’est le niveau senior qui se destine pour elle. Elle prévoit consacrer son été au junior « pour voir si je vais me faire sélectionner sur l’équipe NextGen, volet Canada », explique-t-elle. Toutefois, si elle ne fait pas partie de la sélection, elle se dirigera vers la catégorie senior.

Elle regarde cet échelon avec convoitise, une catégorie au sein de laquelle elle évoluera pour bon nombre d’années. « C’est la plus haute catégorie. On m’a dit que c’était meilleur d’aller plus tôt dans cette catégorie pour que je m’y familiarise et que je puisse me développer à long terme dans celle-ci », estime la patineuse. À « long terme », Mia Clarke ne s’en cache pas : ce sont les Jeux olympiques d’hiver de 2026, en Italie, qu’elle cible. « C’est vraiment mon but. Si je continue à travailler, c’est réaliste d’y aller », envisage-t-elle.

La jeune femme s’entraîne à l’Académie performance Isatis. Ce sont Marc-André Craig et sa conjointe, Amélie Fortin, qui dirigent l’école de patinage. La première qualité que lance Marc-André Craig quand il est question de Mia est son côté athlétique. « Dès le jour où elle est arrivée, elle avait des patrons moteurs. Tout ce qui est flexibilité, explosivité et agilité, ça se développait super rapidement », dit-il. Il se souvient de la première saison où l’athlète est atterrie sur leur patinoire. « Elle était en retard par rapport à la moyenne de son âge, mais en une saison, elle a tout rattrapé », ajoute l’entraîneur.

Pour atteindre l’étape supérieure, Mia Clarke a des points à travailler. Certaines combinaisons sont énumérées par Amélie Fortin. « Il y a aussi le triple axel qui est un élément très difficile en patin. Je ne pense pas que ce soit pour cette saison, mais elle le considère sérieusement », mentionne Mme Fortin. L’entraîneuse souligne que Mia a passé deux années avec les mêmes programmes. « Changer de programme et avoir des chorégraphies plus complexes techniquement seront un bon défi pour elle », juge-t-elle.

En somme, Marc-André Craig résume que Mia Clarke a appris les éléments techniques. « On veut les peaufiner pour qu’ils soient faits avec constance. C’est une question de maturité. »

Pression d’entraîner

Le couple d’entraîneurs a sous son aile plusieurs talents issus d’un peu partout en Montérégie. Ils ont le rôle de polir ces talents et d’en extraire leur ultime potentiel. « C’est de la pression et on se met de la pression mutuellement. On est toujours en train de se challenger. On n’est pas toujours en accord », convient à l’unisson le couple. Bien que la vision globale soit la même, les procédés de l’un et l’autre diffèrent parfois. « Elle va me remettre en question, je vais la remettre en question, c’est ce qui fait notre force », reconnaissent-ils. À travers l’accompagnement et l’entraînement, le duo soutient vouloir que l’athlète ait sa place pour s’exprimer.

Saison morte

Malgré le camp en Suisse qui approche, la saison de patinage de Mia est « finie ». Sa prochaine compétition aura lieu en juillet et sonnera plus officiellement le début de la nouvelle saison. Outre le patinage, Mia Clarke envisage la possibilité de travailler chez un vétérinaire lors de la période estivale dans le cadre d’un stage.