L’entraîneur François Borduas accompagnera Raphaël Lavoie pour le repêchage de la LNH

François Borduas sera aux côtés de Raphaël Lavoie lors du repêchage d’entrée de Ligue nationale de hockey (LNH), le 21 juin à Vancouver. Faisant partie de la garde rapprochée de Lavoie, l’entraîneur des habiletés individuelles sera fébrile au cœur de ce périple.

Le Césarois vit depuis plus de vingt ans par procuration son rêve inaccompli de jouer dans la LNH. Ayant contribué au développement et à l’entraînement des Jérémy Roy, Mathieu Joseph, Pierre-Olivier Joseph, Anthony Beauvillier, Anthony Mantha, Jeffrey Viel et Frédérick Gaudreau, pour ne nommer que ceux-là, François Borduas a sa manière d’enseigner bien à lui. Exigeant, il peaufine son art afin de demeurer à la fine pointe, selon l’évaluation des besoins.

Rang de sélection

Bien que non scientifique, la centrale de recrutement de la LNH place actuellement Lavoie vingtième choix au total. « C’est toujours difficile de se prononcer. Il pourrait sortir au treizième ou au quatorzième échelon, tout comme il pourrait sortir entre quinzième et vingtième. Ça dépend toujours de la tendance que prend le repêchage. Parfois, certains joueurs sont repêchés plus hâtivement ou tardivement que prévu. Ça affecte les stratégies des équipes suivantes, qui doivent réévaluer en temps réel leurs besoins selon les disponibilités », explique François Borduas, qui accueillera à son camp élite, cet été, tout près de deux cents athlètes allant de la catégorie pee-wee AAA à des joueurs de la LNH.

Joueur complet

À l’endroit de Raphaël Lavoie, les qualificatifs employés par M. Borduas sont élogieux. « Raphaël devient un joueur de plus en plus complet. Il a une bonne vitesse pour un joueur de son gabarit. Il est intelligent avec la rondelle et est également capable d’être efficace défensivement. Il peut donner la rondelle tout en étant un marqueur de buts. Il a un bon sens du hockey et, surtout, un lancer du calibre de la LNH. Bien sûr, il doit polir certains détails, mais il possède tous ces attributs. »

« Pas parce qu’il est francophone, pas parce qu’il vient de chez nous, mais bien parce que les Canadiens jugeront que Raphaël peut combler un besoin. » – François Borduas

Le skillcoach œuvrant à l’aréna Gaétan Boucher n’aime pas le jeu des comparaisons, mais quand il s’y prête, voici ce qu’il avance. « Il est une sorte d’attaquant de puissance capable de faire de bonnes passes, de marquer des buts et de jouer de façon robuste. En ce sens, il est une sorte de prototype d’Evgeni Malkin », ce qui n’est pas peu dire. « Il pourrait être un marqueur de vingt-cinq à trente buts. Il n’y a pas de raison pour qu’il ne joue pas dans la grande ligue », résume François Borduas.

Canadiens de Montréal

Identifiée comme une des principales lacunes depuis des lustres, la position de centre au sein de la Sainte-Flanelle commence à montrer des signes encourageants. Avec les Kotkaniemi, Suzuki, Poehling dans leur filiale, la ligne de centre laisse présager de belles promesses. Malgré ces lueurs d’espoir, la valeur d’un gros joueur de centre droitier est inestimable dans la LNH et c’est ce que représente Lavoie, qui pourrait toujours être disponible lorsque la formation montréalaise sélectionnera en quinzième position.

« Si Raphaël n’est pas encore repêché lorsque Marc Bergevin et son équipe de recruteurs monteront sur la scène, j’ose croire qu’ils le considéreront. Pas parce qu’il est francophone, pas parce qu’il vient de chez nous, mais bien parce qu’ils jugeront que Raphaël peut combler un besoin. Ce serait un bon fit », commente le technicien des habiletés de 47 ans.

Huskies de Rouyn-Noranda

C’est encore tout frais, les Huskies ont privé coup sur coup Raphaël Lavoie et ses Mooseheads de la Coupe du Président et de la Coupe Memorial. Or, François Borduas n’est pas étranger à ces deux titres, étoffant l’histoire de l’équipe rouynorandienne.
« Les Huskies m’ont demandé de mettre l’accent sur le développement des joueurs. D’août à décembre, j’y suis allé quatre à cinq fois. Chaque fois, j’y restais trois ou quatre jours. J’ai monté un programme. Les entraîneurs pouvaient mettre du temps pour travailler les systèmes de jeux, la synergie collective, les avantages et les désavantages numériques pendant que moi, je mettais l’énergie sur le développement individuel. Si j’ai contribué à faire progresser ces jeunes, je peux dire mission accomplie », exprime l’humble entraîneur.

Cercle médiatique

Le hockey, comme tous les sports, requiert des aptitudes physiques, mais on ne peut passer sous silence la force de l’esprit. Sans celle-ci, rien n’arrive. Il est difficile de parler de l’ascension de Raphaël en n’évoquant pas le tourbillon médiatique dans lequel son père, Denis Lavoie, ex-maire de Chambly, était plongé.

« Ce n’est certainement pas un contexte facile pour un jeune homme qui se développe mentalement. Mais il est déterminé et ça fait longtemps qu’il caresse l’objectif de jouer dans la LNH. C’est là que la force de caractère embarque. Un vrai compétiteur met les distractions de côté et garde le cap. Raphaël est capable de faire ça, car il n’a qu’un seul objectif en tête et il veut l’atteindre », conclut M. Borduas