L’art de faire de la voile
NAVIGATION. Le 8 août, alors que le soleil et les nuages se partageaient le ciel au-dessus du bassin de Chambly, la journaliste Adaée Beaulieu est montée pour la toute première fois à bord d’un voilier.
C’est sur la rue Martel, à Chambly, qu’un petit canot attend le propriétaire du bateau Ofolie, Jean-Marie Balard, embarcation essentielle pour se rendre au voilier dont le mouillage est situé environ 150 pieds au large.
Jean-Marie Balard, qui fait de la voile depuis 40 ans, s’assure de toujours attacher le canot au bateau afin d’éviter que ceux qu’il initie à la voile ne chavirent. Ainsi, après avoir pris un grand élan pour embarquer, ils se retrouvent en sécurité sur le voilier, avec leur veste de sauvetage.
Comme le dit si bien M. Balard, les plaisanciers peuvent alors oublier leurs soucis quotidiens et se connecter totalement avec la nature. L’instant de quelques heures ou d’une fin de semaine, ils se laissent bercer par l’eau et le vent.
L’influence de la météo
Le propriétaire d’Ofolie fait de la voile sur le bassin essentiellement par plaisir. Il trouve son bonheur autant en relaxant et en sirotant une bière sans alcool qu’en vivant un peu plus d’action lorsque les nuages sortent et que le vent se lève. M. Balard indique que c’est la nécessité de diriger cette embarcation de main de maître, quand le temps est moins clément, qui fait de la voile un sport.
Sur le bateau, les sensations sont souvent fortes et les navigateurs sont dépendants de la direction du vent. Lors du passage du Journal, les nuages ont apporté un vent de force modérée ainsi que quelques rafales plus fortes. De plus, le vent tourbillonnait et changeait donc fréquemment de direction.
À plusieurs reprises, le vent arrivait au près, c’est-à-dire sur les côtés avant du voilier, et faisait pencher le bateau. Même si l’embarcation ne risque pas de chavirer, il faut se retenir fortement avec les pieds, afin de ne pas se retrouver étendue de tout son long au fond du bateau. La sensation rappelle celle d’un manège, rendant le périple d’autant plus trépidant.
Comme le mentionne Jean-Marie Balard, lorsqu’il décide de faire de la voile, il sait quand il part, mais jamais quand il revient. Il est toutefois agréable de perdre la notion du temps l’espace de quelques heures.
Les sorties sur le bassin se prolongent habituellement lorsque le vent percute fréquemment le devant du bateau, ce qui l’empêche d’avancer. Pour atteindre la destination souhaitée, M. Balard doit donc faire louvoyer le voiler, c’est-à-dire zigzaguer pour que l’embarcation soit poussée par le vent provenant d’une autre direction. Cette technique nécessite que les deux voiles changent régulièrement de côté. Les invités sont alors priés de détacher au besoin la plus petite, située à l’avant du bateau.
Des plaisanciers courtois
Compte tenu que les voiliers sont plus complexes à manœuvrer, une règle nautique a été établie: les bateaux à voile ont toujours la priorité sur les embarcations à moteur. Lors du passage du Journal, un lundi, il y avait peu de plaisanciers sur le bassin. Toutefois, tous les bateaux rencontrés ont cédé le passage au voilier et ont salué Jean-Marie Balard de la main. Un comportement qui l’a réjoui.