La saison est officiellement en branle pour la Garde côtière auxiliaire canadienne 

La longue fin de semaine attribuable à la Journée nationale des patriotes et à la fête de la Reine sonne le début officiel de la saison de la Garde côtière auxiliaire canadienne, qui veillera une fois de plus à la sécurité sur les plans d’eau locaux.

Le soleil plombe, les plaisanciers ont soif d’eau. Le balisage des chenaux nécessaire est complété. C’est à ce moment que les marinas ont procédé à la majorité des mises à l’eau des embarcations entreposées. 

La saison a démarré d’une drôle de façon pour la Garde côtière auxiliaire locale. Le bateau n’a pas pu patrouiller en raison d’un pépin lié à l’un des deux moteurs, raconte Steve Paradis, commandant à la Garde côtière auxiliaire canadienne-Unité 16-Vallée du Richelieu. Puisque l’organisme travaille conjointement avec diverses unités locales de pompiers et des corps policiers, l’ennui mécanique n’a pas nui à la sécurité des plaisanciers. Steve Paradis n’a rapporté aucun incident survenu sur les eaux en cette fin de semaine qui s’est étirée.

Financer l’organisation

Les unités de la Garde côtière auxiliaire ne reçoivent pas de financement provenant des gouvernements fédéraux et provinciaux. « On doit obtenir le soutien financier soit des entreprises ou des villes, ou de différents organismes impliqués socialement », explique M. Paradis. Dans son cas, l’Unité 16 fait affaire avec douze municipalités riveraines qui participent financièrement « selon leurs capacités ou leur bon vouloir ». 

Steve Paradis chiffre environ à 8 000 $ la somme provenant annuellement de ces villes. En tout, 4 000 $ sont utilisés pour l’entreposage de l’embarcation l’hiver ainsi que son quaiage l’été. La saison dernière, l’essence a coûté 3 700 $ à l’équipe de Steve Paradis pour patrouiller sur les eaux. La mathématique est assez simple : il n’en reste pas beaucoup dans les coffres. Les frais de réparation du bris mécanique du bateau deviennent un casse-tête.

Les bénévoles doivent puiser ailleurs. « Heureusement, lorsqu’on fait des missions, les heures que l’on passe à faire le cas, on est remboursés avec un taux horaire de la Garde côtière régulière », souligne M. Paradis. Il avance à 47 M$ les économies générées par les auxiliaires au Canada. Localement, son organisation a pu récupérer tout près de 3 000 $ de cette somme. « C’est ce qui fait que l’on réussit à finaliser notre année, mais on est prudents avec nos sous. On va dépenser quand c’est nécessaire », assure l’homme, qui ajoute ne remplacer une amarre que lorsqu’elle est vraiment usée à la corde, tout en respectant les normes de sécurité.

Comme le veut le cliché, il n’y a pas de petits dons pour Steve Paradis. Parallèlement, il coupe les dépenses quand c’est possible de le faire. « L’an passé, je me suis mis à chercher un autre endroit pour entreposer notre bateau, car je trouvais que le prix chargé n’avait pas de bon sens », estime-t-il. 

Plus de bénévoles

L’an dernier, la Garde côtière auxiliaire de Steve Paradis avait chuté à 19 bénévoles. Elle a réussi à rehausser ce nombre à 25 pour la saison à venir. Leur mission générale n’est ni plus ni moins que de sauver des vies sur l’eau. Cela passe invariablement par sensibiliser les navigateurs aux pratiques sécuritaires. Bien qu’une grande majorité d’usagers respectent les plans d’eau, un travail de terrain demeure nécessaire afin d’éduquer. 

Le territoire que couvrent ces bénévoles part du bassin de Chambly et se rend jusqu’à l’écluse de Saint-Ours, soit une trentaine de miles nautiques. La saison se termine théoriquement à la fin du mois d’octobre, selon le climat.

Alcool au volant

Steve Paradis avance que contrairement à l’Ontario, notamment, il est permis au Québec d’être à la barre d’un bateau et de consommer une boisson alcoolisée. « Tu ne peux pas conduire une automobile avec une bière en main, mais sur le bateau, c’est encore autorisé », affirme-t-il. Il fait toutefois remarquer que, tout comme en voiture, un pilote de bateau est en infraction criminelle s’il conduit avec un taux d’alcool égal ou supérieur à 80 mg d’alcool par 100 ml de sang (0,08).

En conclusion, Steve Paradis rappelle l’importance du port de la veste de flottaison individuelle (VFI). « La meilleure VFI que tu peux porter, c’est celle que tu as sur le dos quand tu pars. » Il complémente en spécifiant que Transports Canada a fait un effort de bonne foi en autorisant divers designs plus attrayants que celui de la traditionnelle VFI orange afin d’inciter les plaisanciers à porter ce précieux accessoire.