La boxeuse Myriam Da Silva se concentre sur Tokyo 2020

Les prochaines semaines seront intenses pour la boxeuse Myriam Da Silva. La Chamblyenne amorce les dernières étapes pour obtenir son laissez-passer pour les Jeux olympiques de Tokyo 2020.

En décembre, elle a remporté l’or dans sa catégorie, moins de 69 kg, contre Natalie Fagnan. Cette victoire lui donnait officiellement sa place sur l’équipe nationale. La compétition s’est déroulée du 17 au 20 décembre à Montréal. Les meilleurs athlètes du Canada y étaient réunis pour se tailler une place sur l’équipe nationale en vue des qualifications olympiques pour Tokyo 2020.

Au moment de l’entrevue, elle se préparait pour une série de deux semaines d’entraînement intensif avant de s’envoler pour la Hongrie. Un tournoi s’y déroulera du 1er au 8 février. Au retour, un second camp d’entraînement sera au programme avant les qualifications en Argentine, qui se tiendront du 26 mars au 3 avril.

Un podium lors de cette compétition lui garantirait sa place pour les Jeux olympiques, qui se dérouleront du 24 juillet au 9 août. « J’ai confiance. Je suis très positive à me tailler une place en Argentine », soutient l’athlète de 35 ans. Tout n’est pas perdu si elle n’y parvient pas. Elle aura une seconde chance à Paris lors de la qualification mondiale, qui aura lieu du 13 au 24 mai.

Entraînement

Myriam Da Silva soutient que depuis septembre, le niveau de stress est élevé. L’entraînement fait partie intégrante de ses journées. La boxeuse s’entraîne deux fois par jour, le matin et l’après-midi, et a un debriefing avec son entraîneur entre les deux, et ce, sur une fréquence de six jours par semaine. Elle se réjouit d’avoir une pause pour le temps des Fêtes, ce qu’elle n’a pas eu depuis six ans.

« C’est exigeant, autant mentalement que physiquement, mais j’aime ça », affirme l’athlète.

« J’ai confiance. Je suis très positive à me tailler une place en Argentine. » – Myriam Da Silva

Dépenses

Toutes ses participations à des championnats de qualifications sont coûteuses pour l’athlète, qui assume la totalité des frais de déplacement. Myriam Da Silva estime que les prochaines compétitions lui coûteront autour de 10 000 $.

L’enseignante en éducation spécialisée a décidé de prendre une année sabbatique afin de se concentrer à la compétition et à la qualification pour les Jeux olympiques. Elle a obtenu une bourse du gouvernement, qu’elle qualifie de « subsistance » et qui n’a rien à voir avec son salaire de professeur.

La boxeuse aimerait avoir des commanditaires mais souligne que c’est très difficile. « Le sport amateur, ce n’est pas comme les professionnels. On ne peut pas les afficher sur nos vêtements. Comme athlètes canadiens, on porte les couleurs du Canada. » La boxeuse mentionne qu’il est possible pour des personnes de l’aider financièrement via Boxe Canada, qui émet des reçus.

Les femmes et la boxe

Les femmes n’ont fait leur entrée dans cette discipline aux Olympiques qu’en 2012. « C’est l’un des derniers sports à avoir la parité aux Olympiques », précise-t-elle.

Les filles sont de plus en plus nombreuses à exercer ce sport, selon la pugiliste. « La boxe est un sport qui nécessite beaucoup de concentration et beaucoup de choses se passent en même temps. Ça prend une flexibilité cognitive, ce que les filles ont », relate-t-elle.

L’athlète a longtemps été dans le domaine du soccer avant de s’adonner à la boxe. Cette sportive de nature choisit cette discipline parce qu’elle s’y reconnaît. « Le sport reflète ma personnalité. Je suis quelqu’un d’intense et de discipliné et je peux être explosive », dit-elle.

Recul sur sa profession

Son année sabbatique lui a permis, dit-elle, de prendre du recul sur sa profession d’enseignante.

« Je vois des choses de l’extérieur que je ne voyais pas à l’intérieur. C’est beau. J’ai pris un pas de recul et je suis retombée en amour avec ma profession. Les enseignants sont une belle communauté qui a évolué. Quand tu es à l’intérieur, dans l’ouragan, c’est plus difficile de voir. Il y a beaucoup de décisions qui sont prises au quotidien. Le gouvernement a beaucoup d’impact. De l’extérieur, je vois de belles choses. Je trouve qu’il y a de belles décisions qui ont été prises », dit-elle.

Ne manquant pas d’énergie, Myriam Da Silva profite de cette pause pour étudier à temps partiel. Elle étudie au certificat d’intervention en déficience intellectuelle et en troubles du spectre de l’autisme à l’Université de Montréal. « Le but est de maintenir mon perfectionnement et d’être plus à jour. J’ai cette chance d’avoir le temps pour ajouter ça à ma formation », indique-t-elle.