Karell Émard souhaite un avenir pour le hockey féminin

La joueuse de hockey Karell Émard espère que le hockey féminin survivra malgré l’annonce de la fin de la Ligue canadienne de hockey féminin (LCHF).
Le 31 mars, la LCHF annonçait, après douze ans d’existence, qu’elle mettait fin à ses activités dont faisait partie l’équipe Les Canadiennes. Un choc pour les joueuses, qui souhaitent maintenant trouver une solution pour la suite.
Karell Émard, originaire de Sainte-Angèle-de-Monnoir, mentionne que les joueuses attendent celles qui participent présentement aux Mondiaux pour en discuter et trouver une option à la LCHF.
La possibilité de se joindre à la Ligue nationale de hockey féminin (LNHF) a été évoquée à la suite de l’annonce. Mme Émard soutient que ce n’est pas la solution ultime. « Leur réalité est la même que la nôtre. Ce n’est pas le paradis. Ce serait seulement un pas latéral. On est rendu à un point où les joueuses doivent se tenir pour avoir un mouvement de croissance du hockey féminin », dit-elle.
Celle qui joue au hockey depuis 26 ans, dont quatre avec Les Canadiennes de Montréal, soutient que les joueuses doivent saisir cette occasion pour créer une vraie ligue féminine de hockey et qu’elles doivent « se tenir debout pour le hockey féminin et le sport féminin ».
Elle ajoute que lorsqu’elle a commencé au hockey, la seule issue pour les filles qui voulaient poursuivre dans cette discipline était de jouer comme olympienne. « La société nous force à prendre notre retraite du hockey après l’université parce qu’il n’y a pas d’opportunités après, dit-elle. Je suis passionnée de hockey. Je veux qu’il y ait quelque chose pour les générations futures et de l’espoir pour les filles qui viennent nous voir. » Elle souhaite donc que les personnes impliquées prennent la meilleure décision pour l’avenir du hockey féminin. Mme Émard précise que toutes les options sont ouvertes.

« On est rendu à un point où les joueuses doivent se tenir pour avoir un mouvement de croissance du hockey féminin. » – Karell Émard

Évoluer avec les gars

L’athlète a enfilé ses patins pour jouer au hockey pour la première fois à l’âge de 4 ans. Elle a évolué pendant plusieurs années dans des équipes masculines, notamment avec l’Association de hockey mineur de Marieville.
« Il n’y avait pas beaucoup d’équipes féminines en Montérégie, dit-elle. Aujourd’hui, il y en a plus. »
À l’âge de 12 ans, elle aurait pu faire le saut dans des équipes féminines, mais elle a décidé de rester au sein d’équipes de gars. « Ça m’a aidée dans mon jeu, sur le plan physique et pour ma vision du jeu », soutient-elle.
La hockeyeuse s’est exilée aux États-Unis pendant quelques années puisqu’elle avait été recrutée par une équipe universitaire américaine. Mme Émard a terminé ses études en 2012 et est demeurée là-bas pour entraîner une équipe.
Finalement, jouer au hockey lui manquait. « Ma bonne amie Marie-Philip (Poulin) m’a convaincue de tenter ma chance avec Les Canadiennes », mentionne-t-elle.

Les Canadiennes

Mme Émard souligne que sa quatrième saison avec Les Canadiennes s’est bien déroulée. « Ça a commencé slow, mais j’ai eu des opportunités. J’ai pris le rôle que Caroline Ouellette (l’entraîneuse de l’équipe) m’a donné et je l’ai accepté. J’ai performé au-delà de mes attentes. Dans les trois derniers mois, j’étais du deuxième trio, en plus de jouer lors des avantages numériques. »
Au cours de ces quatre années avec l’équipe associée aux Canadiens de Montréal, elle a participé à trois finales et remporté une fois la Coupe Clarkson.
Elle aime jouer pour cette équipe. « Les fans de Montréal sont exceptionnels. Ils veulent du hockey et on veut leur en donner », s’exclame-t-elle.

Le numéro 76

Celle qui endosse l’uniforme numéro 76 soutient qu’elle l’avait avant qu’il soit popularisé par PK Subban.
« On m’avait donné ce numéro dans un tournoi, il y a plusieurs années, raconte-t-elle. J’avais aimé le porter et j’avais connu un bon tournoi. Je me le suis approprié. Personne ne l’avait à l’époque. Ensuite, il est devenu populaire avec PK Subban. »