Développer la chimie entre la cavalière et sa monture

Une femme de Carignan, Chanelle Routhier, a raflé la médaille de bronze, Équitation adulte, lors de la finale des Jeux équestres du Québec (JÉQ) qui s’est tenue à Bécancour, du 21 au 24 septembre derniers.

Après avoir participé à un concours provincial et fait le circuit régional, Chanelle Routhier et son cheval, Skydance, se sont qualifiés pour les JÉQ. Sur place, énervé par l’animation et l’achalandage, Skydance a eu besoin d’une période d’acclimatation. Cela n’a pas empêché le duo de bien performer. « Ça faisait partie de mes objectifs. Ça a été vraiment une belle expérience, particulièrement avec un jeune cheval. J’abordais l’événement en me disant que nous ferions du mieux que l’on peut. Je n’avais pas d’attentes de médaille », déclare Mme Routhier, qui en était, à l’instar de son cheval, à une première expérience aux JÉQ. Elle n’a que de bons mots à livrer à l’endroit de son cheval, qui a profité de l’occasion pour gagner en maturité en vue de la prochaine saison.

« Ça se développe avec beaucoup de temps, des carottes et des pommes. » – Chanelle Routhier

25 plus tard 

Entre 9 et 16 ans, Chanelle Routhier a monté à cheval. Après avoir cessé pendant environ 25 ans, elle a repris la monture il y a 6 ans. Si le fameux dicton « Ça ne se perd pas » s’applique au cyclisme, en est-il de même installé sur la selle d’un cheval? « Si l’on reste le moindrement en forme, on peut revenir. Ceci dit, j’aurais plus recommencé vers la trentaine au lieu de la quarantaine, sachant que l’on vieillit! », dit en riant la femme de 47 ans, qui rappelle l’exigence de ce sport.

Développer la chimie

Elle a commencé à s’entraîner il y a trois ans avec sa monture, Skydance, ancien cheval de course pur-sang âgé maintenant de sept ans. Six fois par semaine, elle le chevauche aux Écuries Bréard, à Varennes. La chimie se bâtit à petit trot entre la cavalière et sa monture. « Ça se développe avec beaucoup de temps, des carottes et des pommes, mentionne avec humour Mme Routhier. Il y a un apprivoisement qui se fait autour du cheval. Ce n’est pas toujours via la monte. Un cheval doit être tenu à un programme. C’est de trouver le bon programme qui fonctionne pour son cheval ». Faire faire des exercices audit cheval, aussi simple parfois que de marcher à ses côtés, reste de mise. « Il y a un bonding qui se passe. Il s’agit de ne pas trop en faire. D’en faire un petit peu tous les jours, graduellement », nuance la sportive, qui décortique la relation à bâtir sous divers aspects. 

Chanelle Routhier affirme n’avoir jamais vécu l’inverse, soit une relation athlète-cheval sans chimie. Elle soulève cependant qu’il n’est pas impossible que cela se produise. « Des fois, c’est de changer la routine ou de façon de faire. Avec les chevaux, comme avec les humains, il faut s’adapter à eux en fonction de ce qu’ils ont vécu. », explique la Carignanoise.

Un cheval à la retraite

À sept ans, Skydance est un jeune cheval. Vers l’âge de vingt ans, tout au plus, Chanelle Routhier indique que le cheval en sera à ses derniers milles en matière de compétition. « Ils nous le disent. On le sent. On commence à penser à la retraite pour lui dans ce cas », raconte la femme à l’écoute de son partenaire.

Elle rappelle que tout cheval, de compétition ou non, nécessite de l’entretien. « Ça prend une bonne et saine alimentation : les nourrir de grains deux fois par jour, de foin trois fois par jour et de l’eau fraîche. Ils doivent avoir accès l’été à des paddocks, où ils peuvent être mis en liberté, ou à un manège intérieur permettant de l’exercice quotidiennement. C’est la base », conclut Mme Routhier.

Chanelle Routhier estime qu’il en coûte de 3 000 $ à 4 000 $ par été afin de pratiquer son sport.

À propos des JÉQ

Caballista (JÉQ) est une compétition organisée et régie par Cheval Québec. Elle clôture la saison en chasse, équitation, dressage, épreuves combinées et saut d’obstacles. Cette finale interrégionale regroupe 9 régions et près de 350 cavaliers. Chaque association affiliée à Cheval Québec sélectionne les meilleurs cavaliers de son circuit pour être représentée par une délégation qui concourt en équipe en vue de remporter le trophée de la région championne.