La boxe pour se sauver des travers de la consommation

Des jeunes qui fréquentent les locaux de l’organisme POSA/Source des Monts ont assisté à une conférence du Chamblyen, Claude Lévesque. Le conférencier a raconté comment la boxe a réussi à le sortir de l’enfer de la consommation.
« Moi, j’en suis un, toxicomane, a raconté M. Lévesque aux jeunes. Ce qui m’a sauvé, c’est la boxe. Le plus dur combat, ce n’est pas sur un ring, mais dans ma vie personnelle. Mon plus grand adversaire, c’est moi. »
« Moi, j’allais me battre le samedi, mais le vendredi, j’étais sur la brosse. J’allais au gym souvent gelé comme une balle », a-t-il ajouté.
Le Chamblyen, aujourd’hui âgé de 45 ans, est toujours actif sur le ring. Après son cinquième combat où il s’est cassé le nez, il y a plusieurs années, il a décidé de laisser tomber la boxe.
« J’ai toujours préféré danser avec le diable que d’aller boxer, a-t-il relaté. Si j’étais resté dans la boxe, à ce moment-là, je ne serais pas dans les salles de meeting aujourd’hui, j’aurais probablement arrêté de me geler. »

« La boxe, comme les salles de meeting, ça m’a sauvé la vie. »
– Claude Lévesque

« Ça a pris 15 ans avant que je revienne à la boxe. Ça a pris une thérapie, on m’a aussi suggéré de faire une thérapie pour la violence. Moi, dans ma tête, je n’étais pas violent, c’est les autres qui ne me comprenaient pas. »
Claude Lévesque est catégorique : la boxe a réussi à le maintenir en vie.
« La boxe, comme les salles de meeting, ça m’a sauvé la vie. Si je n’ai pas les deux, soit je finis pendu dans mon garage chez nous ou je me retrouve en prison avec 25 ans ferme dans un pénitencier. »

Parallèles

Plusieurs parallèles peuvent être faits entre la boxe et la vie en général. L’intervenante de chez POSA/Source des Monts, Valérie Sauneuf, a comparé le combat dans un ring à ceux menés dans la vie.
« Moi, je peux te donner un tournevis, un marteau, mais c’est toi qui vas devoir trouver les skills en dedans de toi pour construire une maison, a expliqué Mme Sauneuf. Le parallèle avec la boxe, le gars qui est devant toi, c’est toi qui vas décider comment tu vas gérer ton combat. Et le gars devant toi, ça peut être ta dépendance, tes relations malsaines, ton estime de toi. »

Discipline

La boxe est également un excellent outil qui permet d’instaurer une discipline dans sa vie.
« La boxe, ça t’oblige à être discipliné, à suivre un horaire qu’il faut que tu respectes et à repousser à tes limites, a expliqué Sébastien Dory. Au début, je croyais que ça allait être facile, on s’entend, on donne des coups de poing et ça prend un peu de cardio. Mais c’est beaucoup plus que ça. Ça prend ta tête, il faut que tu penses, c’est un peu comme un jeu d’échecs, mais il faut que tu appliques tout. »

Passion

Le travailleur de rue de Chambly, Davy, est de ceux qui ont organisé la soirée.
L’intervenant est un passionné de boxe depuis son tout jeune âge.
« Moi, quand j’ai commencé à m’intéresser à ce sport, c’est quand Mike Tyson a mordu l’oreille d’Evander Holeyfield, a raconté le travailleur de rue, Davy. Les boxeurs me fascinaient. Première fois que j’ai mis les pieds dans un gym de boxe, j’avais 20 ans. Il fallait que je trouve mon sport. »
Le travailleur de rue a également réussi à trouver dans la boxe des contacts lui permettant de se faire un réseau de connaissances.
« Les difficultés que je vivais, c’était de l’exclusion, a relaté Davy. J’étais dans des classes spéciales pour jeunes ayant des problèmes de comportement ou pour troubles d’apprentissage. Ça m’a un peu troublé, mais quand j’ai commencé la boxe, je trouvais qu’on avait une belle fraternité. »
« Ma plus grande victoire, c’est le réseau que je me suis fait, c’est les gens que j’ai rencontrés », a conclu le travailleur de rue.
Davy épaule également Jonathan Lussier dans le programme de boxe qu’il offre aux jeunes du Centre jeunesse de Chambly.