200 km de sentiers pour les motoneiges

Les membres du Club de motoneige du Centre de la Montérégie inc. n’attendent que l’arrivée d’une bonne bordée de neige pour mettre leurs bolides sur les sentiers.
« Ça nous prend de 20 à 30 cm pour sortir la surfaceuse afin de rendre les sentiers praticables », explique Donald Viens, président du conseil d’administration.
Le Club de motoneige CM comprend deux groupes : le secteur de Chambly 90 qui inclut Chambly, Carignan Saint-Basile-le-Grand et cinq autres villes jusqu’à Candiac, et le secteur Les Montagnards qui couvre huit municipalités, dont Saint-Mathias-sur-Richelieu, Marieville, Richelieu, et Rougemont. En tout, c’est l’équivalent d’environ 200 km de sentiers pour les deux secteurs.
Ils sont 12 bénévoles à voir à la marche de ce club qui compte 900 membres et qui existe depuis plus de 40 ans. Le secteur de Chambly a vu le jour en 1969 et comprenait seulement Carignan et Chambly, alors que le secteur Les Montagnards date de 1971 et au fil des ans il a intégré d’autres municipalités. L’association des deux secteurs a été réalisée en 1994.

Entretiens et balises

« Dès qu’on reçoit la bonne quantité de neige, on sort quatre fois par semaine pour entretenir les sentiers », indique le président en faisant référence notamment au vent qui peut déplacer la neige dans les chemins destinés aux motoneiges.

« Ça nous prend de 20 à 30 cm pour sortir la surfaceuse afin de rendre les sentiers praticables. » Donald Viens

Mais avant de rendre les sentiers praticables, l’équipe de bénévoles s’assure du bon fonctionnement de l’équipement. « On est en train de faire l’entretien de la machinerie et on a commencé à installer toute la signalisation, couper les branches qui peuvent nuire ou qui sont tombées dans les sentiers. On attend aussi que les cultivateurs finissent de ramasser leurs récoltes pour que l’on puisse implanter nos balises dans les champs. »
Une fois la neige tombée, place à la surfaceuse. « Le surfaçage des sentiers se fait le soir et la nuit pour éviter d’avoir des accidents avec les motoneigistes. En soirée, il y a moins de circulation et d’ailleurs, c’est interdit de faire de la motoneige entre minuit et 6 h dans nos secteurs. »

Neige, espaces et sécurité

Les 200 km de sentiers pour les deux secteurs du club ne bénéficient pas de la régularité des chutes de neige observées dans certains endroits à travers le Québec. « Le redoux nous fait mal et en Montérégie, on reçoit moins de neige qu’ailleurs », rapporte Donald Viens qui fait état également de l’espace de sentiers qui se rétrécit de plus en plus.
Il signale que les motoneiges circulent surtout à Carignan et à Saint-Hubert. « Il y a de plus en plus de constructions qui se font, note le président. Avant, il y avait un chemin qui se rendait jusqu’au boulevard Fréchette. Saint-Hubert a gardé un corridor pour les activités de loisir pour les VTT, le vélo, et la motoneige. On est encore là pour quelques années. »
Par ailleurs, il est encore trop tôt pour avoir des motoneiges électriques. Trois ingénieurs québécois (à l’instar de Joseph-Armand Bombardier qui avait conçu la première motoneige) ont néanmoins mis au point Taiga motors, dont l’autonomie de batterie est de 100 km seulement avec une recharge qui dure deux heures.
Invité à réagir au nombre d’accidents causant des décès de motoneigistes, soit une vingtaine chaque année, Donald Viens attribue cela, dit-il, souvent à la vitesse, ou aux accidents bêtes comme la perte de contrôle, car le motoneigiste n’a pas pu éviter un obstacle dans un sentier.
Notons qu’il faut avoir au moins 16 ans pour conduire une motoneige, toutefois il est obligatoire d’avoir un certificat d’aptitude et de connaissance délivré par une école de conduite certifiée.
Et si le motoneigiste doit traverser ou longer une route, il doit détenir un permis de conduire. D’autres exigences semblables aux véhicules motorisés s’appliquent aussi.