L'école de la Passerelle: vingt ans dédiés aux maternelles

L’école de la Passerelle, à Chambly, accueille depuis vingt ans uniquement des élèves de maternelle. On y a souligné l’événement avec une soirée retrouvailles le 19 décembre.
Anciens directrices, professeurs et étudiants ainsi que ceux actuellement en poste étaient réunis dans le gymnase pour célébrer la double décennie de l’établissement. Tous ont salué le bonheur qu’ils ont éprouvé entre les murs de l’école.
« Ce qui démarque cette école depuis toujours, c’est l’âme qui s’y dégage. Il y a beaucoup d’humanité et de respect », affirme Brigitte Campbell, enseignante.
« C’est l’école du bonheur, pour moi, souligne la directrice actuelle, Isabelle Gravel. Elle est empreinte de bienveillance. Il y a une saine collaboration. Il y a une expertise qui s’est créée, vu qu’il y a un seul niveau. »
Louise Létourneau, ancienne directrice, conserve précieusement un cadre qu’elle a créé avec des messages dans des cœurs qu’elle a reçus lors de son séjour à l’école. Celle qui arrivait du secondaire a eu un coup de foudre pour les « bouts de chou ». « J’ai une admiration sans bornes pour les enseignants, mentionne-t-elle. En maternelle, tu es on the spot tout le temps. »

Transition

Hélène Roberge, présidente de la Commission scolaire des Patriotes, illustre l’ambiance de l’école par la murale installée à l’entrée de l’établissement. « Le thème est l’envolée. Ça caractérise bien ce qui se passe. Les enseignants préparent les petits de 5 ans pour qu’ils soient prêts à s’envoler », dit-elle.
Elle ajoute que c’est un « beau modèle d’école ». La CSP a déjà étudié la possibilité de le reproduire à plus grande échelle, mais c’est difficilement réalisable, puisque ça prend les infrastructures pour le faire.
La directrice actuelle indique que l’école a plus d’avantages que de désavantages. Par contre, les élèves doivent vivre deux transitions, de la garderie à la maternelle et ensuite vers une autre école pour poursuivre le primaire.
« On réalise plusieurs activités d’intégration afin d’assurer une transition harmonieuse », assure Mme Gravel.

Une amitié qui perdure

Julien Trottier et David Chartrand, présents lors des retrouvailles, sont amis depuis leur passage à la Passerelle, il y a vingt ans. C’est d’ailleurs ce qu’ils retiennent de leur maternelle, soit la rencontre des premiers amis.
Tous les deux sont encore aux études, l’un en soins infirmiers à l’université et l’autre en tourisme à l’ITHQ. « C’est le fun de voir que ça fait vingt ans qu’on a quitté cette école, mais que notre cheminement n’est toujours pas terminé », indique Julien Trottier.

Pour deux ans…

Francine Leclair, enseignante depuis les débuts à La Passerelle, rappelle pour sa part que l’école devait initialement n’être en place que pour deux ans…
« En 1995, l’école Jacques-De Chambly débordait, explique-t-elle. On avait le choix de sortir les jeunes de maternelle ou ceux de sixième année. On a choisi les maternelles. Ça ne nous tentait pas de laisser notre école primaire. À cette époque, on disait que c’était pour deux ans. Finalement, ça fait vingt ans! » En 1998, un agrandissement du bâtiment a donné l’envol à l’école de la Passerelle comme on la connaît aujourd’hui.

Maternelle 4 ans

Si le gouvernement met de l’avant son projet de mettre en place la maternelle pour tous les enfants de 4 ans, il faudra revoir les infrastructures, croient les intervenants interrogés.
« Il faudrait construire des écoles pour pouvoir offrir la maternelle aux 4 ans », croit la directrice, Mme Gravel.
Mme Leclair estime qu’il faudrait revoir les services pour que le projet se concrétise. « On est mieux de les laisser dans un Centre de la petite enfance ou de faire de petits groupes. Quand ils entrent en maternelle, il y a beaucoup d’anxiété et de l’adaptation », dit-elle. L’enseignante souligne que c’est la force de l’école qu’il y ait uniquement des petits de 5 ans. La transition entre la garderie et l’école se fait plus en douceur.
Mme Roberge affirme pour sa part privilégier une approche de complémentarité avec le réseau des garderies. « La maternelle 4 ans dans les milieux défavorisés, ça permet d’aller chercher les enfants qui ne vont pas dans les CPE. Ça évite qu’ils aient un retard par rapport aux autres quand ils arrivent en maternelle », mentionne-t-elle.
Elle ajoute que les éducatrices en CPE sont formées pour travailler avec ce type de clientèle ainsi que pour dépister des problèmes de développement.
Mme Roberge précise également que pour accueillir tous les enfants de 4 ans, ça prend des locaux et du personnel supplémentaire.

L’école en bref

Le bâtiment initial a été construit en 1929. Une école anglophone occupait les lieux jusqu’en 1975. Ensuite, il a servi de centre administratif à la Commission scolaire Mont-Fort, avant que celle-ci fusionne et devienne la Commission scolaire des Patriotes.
En 1998, un agrandissement a donné naissance à l’école de la Passerelle. Un concours organisé avec les premiers élèves est à l’origine du nom.
L’école accueillait au départ huit classes. Elle en compte aujourd’hui dix-neuf.