Une Halloween plus sécuritaire pour les enfants allergiques

Afin de permettre aux enfants vivant avec des allergies alimentaires de célébrer la fête de l’Halloween de manière plus sécuritaire, des familles participent au mouvement de la citrouille turquoise.
Le mouvement consiste à remettre des gâteries non alimentaires aux petits qui le demandent. Pour y participer, il suffit de peinturer une citrouille de couleur turquoise, ou d’en acheter une, et de la déposer devant sa maison. Une affiche explicative, disponible sur le site d’Allergies Québec, peut aussi être apposée près de la citrouille.
C’est ce que font Marie-Pier Charette à Richelieu, Isabelle Lemaire à Marieville et Isabelle Nolin à Rougemont. Pour les deux premières, c’est une manière d’inclure de façon sécuritaire leurs progénitures qui ont des allergies alimentaires à la fête.
« On est conscient qu’un enfant qui a des allergies alimentaires ne peut pas manger sa récolte. », indique Mme Lemaire, maman de trois garçons dont deux ont des allergies alimentaires.
Son garçon de six ans, allergique aux noix, est content lorsqu’il voit une citrouille turquoise. Il ne se gêne pas pour dire qu’il a des allergies. Le petit donne les bonbons qu’il ne peut pas manger à son grand frère. L’autre enfant allergique, aux sésames, à la moutarde et aux arachides, n’a que deux ans.
Chez Mme Charette, la « fée de l’Halloween » vient échanger la récolte de sa fille polyallergique contre un jouet, durant la nuit.
« Ma fille ne peut pratiquement rien manger de sa récolte. La seule chose qu’elle peut ce sont les croustilles nature », mentionne la Richeloise. Sa fille de trois ans et demi est notamment allergique à l’ail, à la moutarde, aux produits laitiers, aux œufs, aux arachides et aux noix.
De son côté, Isabelle Nolin participe pour la 2e année même si elle n’est pas touchée de près par les allergies. Elle trouvait ça triste que certains enfants ne puissent pas participer pleinement à la fête.
« Le mouvement de la citrouille turquoise ne nécessite pas un gros investissement et ça fait plaisir aux enfants », dit celle qui a pris connaissance du mouvement par une publication sur son fil Facebook.
La Rougemontoise souligne que les gâteries non alimentaires ne se périssent pas et peuvent être utilisés l’année suivante s’il en reste. De plus, elle peut les donner si elle est en pénurie de bonbons.
« On ne peut pas donner de bonbons à un enfant avec des allergies, mais on peut donner un crayon à un enfant qui n’a pas d’allergies », mentionne-t-elle.

Sensibilisation

Les mamans affirment que le mouvement permet aussi de faire de la sensibilisation sur la réalité des allergies.
« Les allergies alimentaires vont au-delà des arachides. Le mouvement nous permet de parler aux gens et de les sensibiliser à la cause », mentionne Mme Charette.
« Il y a tellement de personnes qui ont des allergies différentes. Ça permet de conscientiser les gens qu’il y a plusieurs sortes d’allergies. C’est donc important que les gâteries soient non alimentaires », soutient pour sa part Mme Lemaire.
Les mères espèrent que plus de maisons y participent et qu’il soit davantage connu.

Quatre ans

Le mouvement a été créé aux États-Unis par des mamans. Les droits ont été achetés par l’organisme Food allergy research & Education. Il a été repris, il y a quatre ans dans la province, par Allergies Québec, explique Dominique Seigneur, directrice des communications pour l’organisme.
« C’est un beau mouvement parce que c’est positif, dit-elle. Habituellement, tout est négatif avec les allergies alimentaires. Il y a des restrictions et du stress. »
Elle se réjouit que des commerces embarquent dans le mouvement et contribue à le faire connaître au public. Cette année, il s’agit de la bannière Uniprix.
Une carte, accessible sur le site d’Allergies Québec, permet aussi de répertorier les maisons participantes.

Quelques informations sur les allergies alimentaires

Les enfants sont les plus touchés par les allergies alimentaires : soit de 6 % a ̀8 % de la population.
On dénombre 75 000 enfants allergiques fréquentant une école primaire.
Au Canada, on a recensé au-delà de 160 aliments pouvant causer des réactions allergiques.
9 types d’aliments sont responsables de 90 % des réactions allergiques sévères.
(Source : Allergies Québec)

Des idées de gâteries non alimentaires

Tatouages, bracelets ou colliers fluorescents, crayons, effaces, autocollants, petites balles rebondissantes, bulles, etc.