Un cœur de Chambly s'offrant en un site particulier, enchanteur et respectueux

À la direction d’une faible population, le rôle du maire a su non moins s’affirmer à l’échelle de tout le Québec. Ne vient-il pas de dire: «Nous investissons beaucoup d’énergie dans la préservation de notre patrimoine et le développement de notre culture»

Chambly se localise dans un site physique si particulier le long d’un Richelieu tout en rapides établis sur des récifs rocheux analogues à  des Montérégiennes, soit des proéminences résistantes à l’érosion, et dont la graphie originale de la désignation est mons Regius, soit le latin de mont Royal, ainsi baptisé dans les deux termes par Jacques Cartier à son deuxième voyage en 1535.

Les deux bras fluviatiles qui s’y sont temporairement établis au droit du bassin, y ont rapidement retrouvé leur nappe d’argile marine facilement érodable en deux berges s’éloignant l’un de l’autre: c’est ainsi que la nappe bassinale est alors née, il y a un peu plus de 10 000 ans, après l’apparition du Richelieu, comme de tous les cours d’eau québécois, sur un fond de matériel meuble venant de naître lors du relèvement de la partie nord du continent américain, soulagé du poids de sa calotte glaciaire fondue.

D’une façon contemporaine, quand Samuel de Champlain remonta le Richelieu en 1609, celui-ci de dire que le présent bassin «est une manière de lac». Aujourd’hui, l’étendue d’une eau semi-courante qu’est le bassin de Chambly, sans profondeur, demeure une belle surface des plus particulières; puis le Richelieu va rapidement retrouver son tracé, en face du village de Saint-Mathias.

Bref, une présence paysagique si particulière contribue à un décor des plus spécifiques en face de l’édifice de la mairie devant lequel se loge la précieuse sculpture de 1880 de Louis-Philippe Aubert, représentant Charles-Michel d’Irumbury, chef d’armes et aristocrate di Salaberry (1778-1829) qui épousa une Chamblyenne.

Tandis que le rond-point routier, en face, vient de voir s’ériger en son centre, à la mi-mai, la sculpture de Jacques Bénard, Montréalais. Elle rappelle la création de Chambly en 1665 dans les torses enlacés d’une façon heureuse, mais sans plus d’un jeune couple, figurant au sommet d’une haute colonne d’un granit grisâtre constitué de trois minéraux différents, dont le mica noirâtre. C’est alors qu’une telle roche granitique, subissant le polissage lors de sa sculpture, voit cet élément plutôt foncé mais des plus tendres disparaître partiellement en surface, et dès lors la roche de pâlir: le couple figuratif demeure toujours vivant!

Il ne reste au maire qu’à reproduire un bassin de Chambly miniature tout autour de cette dernière sculpture, soit une si petite nappe d’eau, originale et rare, accompagnatrice en fin de compte d’un couple amoureux qui saura témoigner un charme constant aux visiteurs qui ne cesseront de les admirer.

Entre l’hôtel de ville où siège l’autorité municipale, et l’édifice baptisé le Centre administratif et communautaire, se situe la précieuse maison Boileau, érigée d’abord en 1820; cette dernière est une charmante copie de la maison des Tremblay en Perche, département de l’ouest de la France, d’où ces derniers ont quitté leur mère-patrie au milieu du 17<+>e<+> siècle pour la Nouvelle-France. Cette famille québécoise constitue de nos jours, par son nombre, celle qui est la plus abondante, bien avant les Gagnon, puis les Roy, les Côté, les Bouchard… et un peu plus loin les Lavoie.

Nous suggérons au maire que la maison Boileau serve aussi aux nombreux artistes de la ville non seulement pour y exposer leurs œuvres, mais de la partager en les mettant en vente. La ville récolterait ainsi une partie intéressante des revenus pour une élaboration des lieux.

Monsieur le maire, nous savons que votre présence ne pourra qu’activement contribuer ainsi à la mise en valeur non seulement architecturale d’un édifice ancestral d’une beauté si particulièrement, mais à l’éclatement sans moins des artistes locaux qui sauront l’emprunter.

Camille Laverdière

Résident de l’avenue Bourgogne, Chambly