Trousse pour les premières règles

Alicia, une Chamblyenne de 10 ans, et sa grand-maman, Joane Pilon, une Carignanoise, proposent une trousse ayant pour but d’aider les filles qui vivent leurs règles pour la toute première fois.

« On ne sait jamais quand va arriver la première fois », remarque Alicia quant aux règles. C’est un constat qu’elle a fait en raison d’une amie ayant eu ses premières menstruations hâtivement. C’est de cette prémisse que l’idée de la trousse s’est conceptualisée avant de prendre concrètement forme.

La trousse en question contient des produits féminins tels que des tampons, des serviettes hygiéniques, des protège-dessous, des lingettes désinfectantes, des sacs de plastique et un livret d’instructions avec des images. Alicia raconte que l’agencement de produits variés permettra aux nouvelles usagères d’explorer les diverses avenues et de trouver le produit avec lequel elles se sentiront confortables. Discrète, la pochette en question ressemble à un étui à crayons. « Je veux que les filles ne soient pas mal à l’aise de sortir ça à l’école », précise celle qui étudie au Collège français.

« On ne sait jamais quand va arriver la première fois. » – Alicia

Journée des petit entrepreneurs

Le produit a été présenté pour la première fois à La grande journée des petits entrepreneurs, qui a eu lieu le 4 juin dernier. Nés d’initiatives locales, de nombreux Marchés de petits entrepreneurs sont organisés chaque année dans plusieurs régions du Québec afin de permettre aux jeunes de présenter leurs idées. Sur place, le duo a vendu près d’une dizaine de trousses et le produit a reçu « d’excellents commentaires de la part d’infirmières, d’enseignantes, d’organismes, de mamans et de grands-mamans », fait valoir Mme Pilon. La grand-mère et la petite-fille renchérissent en ajoutant que la trousse devient également un prétexte permettant aux parents d’informer leur enfant sur le sujet.
En parler à l’école

Ce ne sont pas tous les parents qui abordent le sujet des menstruations auprès de leur fille. L’école peut pallier ce rôle éducatif. « Des fois, on en parle dans les cours de sexologie, mais pas vraiment quand il y a des gars et des filles ensemble dans la classe », mentionne la jeune entrepreneure chamblyenne. Elle suggère que chaque secrétariat d’école primaire se munisse de sa trousse « de secours », qui pourra accompagner une fille vivant pour la première ce phénomène naturel.

Joane Pilon se souvient encore de sa première fois. Elle veut aider pour que ce soit plus facile quand viendra le tour des plus jeunes. « Quand j’avais l’âge d’Alicia, on n’était pas éduquées […] on constate qu’il y a peut-être encore un inconfort à en parler », insinue-t-elle.

Fournisseurs

Pour l’instant, Alicia se procure les produits à travers les pharmacies ou les magasins à grande surface. « On n’est pas rendues à avoir de grands fournisseurs », convient la grand-maman. Après s’être procuré les multiples produits, c’est un travail à la chaîne qui s’entame. Manuellement, elles empaquettent les trousses un produit à la fois. Dans le plan d’affaires, le tandem intergénérationnel désire approcher les points de service pour distribuer la trousse. Alicia et Joane Pilon se disent confiantes que le produit sera accueilli positivement dans le quotidien des parents et des adolescentes. « On sait qu’il y a une demande », considère la mamie impliquée dans ce projet en démarrage. Gestionnaire de projets, Mme Pilon transmet son savoir-faire d’entrepreneure à sa petite-fille avant de s’effacer peu à peu au fil du temps.

La trousse est offerte sous le nom de la compagnie Ado-R-Able. Le livret d’instructions inclus dans la pochette est bilingue. À titre d’entrepreneure qui voit grand, Alicia vise le Canada au complet.