Trappage: un chien frôle la mort à Carignan
Nous vous écrivons à la suite de la récente lecture de l’article Trappage: un chien frôle la mort à Carignan paru le 30 décembre 2015 dans le Journal de Chambly. Cet article faisait état d’une fâcheuse expérience pour un chien et sa gardienne lors d’une p
Tout d’abord, il est important de noter que le piégeage en milieu habité présente une problématique réelle pour les animaux, les citoyens et leurs enfants. La SPCA de Montréal a recueilli plusieurs animaux de compagnies blessés, mutilés et tuées pas des pièges au courant des dernières années. La mésaventure de Mme Monette et de son chien Truffe n’est malheureusement pas un cas isolé.
Les pièges utilisés pour la trappe causent beaucoup de souffrance aux animaux. Le piège à lacet, comme celui dans lequel le chien de Mme Monette s’est retrouvé coincé, vise à serrer le cou de l’animal pour l’étrangler. La force du lacet doit être adaptée à la taille de l’animal, sans quoi celui-ci a de graves difficultés à respirer et peut agoniser plusieurs heures. Le piège Conibear, constitué de deux lames rectangulaires pour tuer instantanément l’animal en lui brisant la vertèbre cervicale ne parvient pas toujours à ses fins. Il arrive que les trappeurs y trouvent un animal blessé qui agonise depuis plusieurs jours. Le piège à mâchoires, employé notamment pour la capture des ratons-laveurs et des visons, est le plus vivement critiqué. Interdit dans 88 pays en raison de la souffrance qu’il inflige, ce type de piège demeure l’instrument de capture le plus communément utilisé au Canada. Lorsque l’animal marche sur ce piège, les mâchoires se referment su l’un de ses membres, pénétrant sa chair, parfois jusqu’à l’os.
Ces pièges opèrent sans discrimination et chaque année, des animaux non ciblés, y compris les chiens, les chats et plusieurs espèces en péril sont capturés, blessées et tués par ces instruments. L’American Veterinary Medical Association estime que les animaux non désirés représentent jusqu’à 67% des prises totales.
L’article Trappage: un chien frôle la mort à Carignan cite le porte-parole du ministère de la Faune, Jacques Nadeau, qui «rappelle l’importance de tenir son animal en laisse pour éviter ces cas.» Le simple fait de tenir son animal en laisse n’écarte pas les probabilités pour que ce genre d’incident ne se produise à nouveau. Avec cette recommandation, l’animal marchera certes plus près de son gardien, mais la laisse ne le protègera aucunement de se blesser, si le gardien ne voit pas le piège à temps.
Les pièges sont archaïques et causent beaucoup de souffrance animale non nécessaire. Il est temps de reconnaitre que les pièges n’ont aucun place dans une société moderne qui respecte les animaux et qui ne tolère pas la cruauté envers eux. Il est dérisoire de perpétuer cette pratique cruelle et violente pour le simple plaisir de quelques chasseurs. La sécurité des citoyens, de leurs enfants, de même que celle des animaux domestiques et sauvages, est un enjeu beaucoup plus important.
Me Alanna Devine, directrice de défense des animaux, SPCA de Montréal et Dr Jean Jacques Kona-Boun, médecin au Centre vétérinaire DMV