Stationnement dans le parc Florence-Viens: une très mauvaise décision
Durant mes six dernières années à titre de conseiller municipal indépendant à la Ville de Richelieu, je n’ai pas habitué mes concitoyens, ni les membres du conseil municipal, à me lire dans les médias pour y faire étalage de mes désaccords qui n’ont pourt
Lors de la séance du 2 mai dernier, le conseil a pris position sur l’aménagement du parc Florence-Viens dans le cadre des travaux de construction du nouveau bâtiment de la piscine municipale. Un stationnement d’une trentaine de places sera construit face à la piscine, à l’endroit actuel du passage asphalté qui relie le parc à la cour d’école. Un stationnement enclavé dans un espace vert occupé tout l’été par nos enfants, depuis des décennies. Cela n’est pas acceptable en 2016.
Lors de cette même séance, j’ai proposé au conseil un amendement afin que les espaces de stationnement demeurent à leur emplacement actuel sur la rue des Oblats, afin de préserver l’intégrité et la vocation du parc Florence-Viens. La distance de marche entre l’espace actuel de stationnement et le futur emplacement est de moins de 60 secondes. Cet amendement a pourtant été rejeté par tous les membres présents.
Il me semble nécessaire de prendre publiquement la parole à ce sujet pour les raisons suivantes. D’abord au niveau du processus décisionnel: lors de la consultation publique qui a eu lieu plus tôt ce printemps au sujet de l’aménagement de ce secteur, il n’a jamais été question d’un scénario qui localiserait le stationnement dans le Parc Florence-Viens. Cette décision n’a fait l’objet d’aucune présentation ni débat auprès des citoyens, ce que j’ai signalé au conseil. Également, une analyse réalisée à l’interne a bien été effectuée mais était incomplète sur plusieurs aspects et aurait exigé plus de temps et une validation beaucoup plus importante auprès de nos organismes. Enfin, un organisme régional spécialisé en loisir a remis en vitesse au conseil un rapport contenant des recommandations pour l’aménagement du secteur mais sans réaliser l’analyse des avantages et inconvénients de différentes localisations d’un stationnement.
Malgré mon profond désaccord envers ce projet, j’ai négocié avec le conseil pour à tout le moins préserver des espaces de jeux au sol pour les enfants; ainsi le futur stationnement aura une vocation mixte selon les périodes et les besoins et ressemblera le plus souvent à l’asphalte animée d’une cour d’école.
Sur le fond des choses, je trouve néanmoins inconcevable de sacrifier nos espaces verts pour y déplacer un stationnement déjà disponible à quelques dizaines de mètres. Nous aurions pu tout simplement aménager quelques places de courtoisie pour les personnes à mobilité réduite et favoriser pour le reste de la population des déplacements plus actifs au lieu de reproduire une vision de «centre d’achat» en plein coeur de nos espaces de vie communautaire. J’invite les citoyens à exprimer leur désaccord à leurs élus pour que de telles décisions ne soient désormais plus possibles à Richelieu.
David Pilon
Conseiller municipal, Ville de Richelieu