Pour en finir (jusqu’à la prochaine) avec l’Île au Foin

M. Vallières relance ces derniers jours le débat de l’Île au Foin avec beaucoup de conviction et de sens civique. Contrairement aux anonymes de tout acabit, M. Vallières a le courage de ses convictions. Il ne semble lui manquer que le recul historique. N’

À mesure qu’on s’avance vers une décision finale, l’Île est entre les mains d’un vendeur qui rencontra un jour un acheteur. L’acheteur, c’est notre collectivité, jusqu’à maintenant représentée par ses Conseils de Ville en cheminement, Conseils tous démocratiquement élus sans pour autant être nécessairement du même avis. Dans l’avenir, il se pourrait également qu’une tierce partie soit appelée à intervenir en ce domaine.

Et alors, qu’est-ce donc qui devrait guider notre jugement en cette matière?  Suivez-moi bien. Un Conseil est élu pour administrer. Pour administrer, il poursuit en son âme et conscience ce qu’il croit être l’intérêt commun. Pour déterminer cet intérêt commun, il écoute sa voix intérieure et les avis, formels et informels, de sa population. Il y a des contre, il y a des pour, qui sont exprimés par des minorités plus ou moins agissantes. Et, surtout, il y a le grand pouls général, qui vient de la majorité dite silencieuse. C’est ici que le flair politique joue.

Parfois une question est si importante et si délicate que le Conseil devient incapable de se faire une idée. Il peut alors se reporter à un référendum. Je sais, je sais, je ne me situe pas tout à fait dans le cadre règlementaire et juridique exact. Je suis dans la synthèse pédagogique et dans l’esprit de la chose, comprenez-moi bien.

Au cours des 50 ans de son existence, notre ville a connu un seul référendum. Aucun autre. Cet exercice a justement révélé qu’une majorité de nos concitoyens s’opposaient au développement de l’Île au Foin. Que voulez-vous de plus? À l’élection qui a suivi, bien qu’elle fût bien dévouée au cours de son mandat et largement appréciée, notre ancienne mairesse subissait une dégelée avec 27% des votes: elle s’était justement identifiée d’un peu trop près au développement de l’Île. Pendant ce temps, notre nouveau maire, issu des tenants de la protection de l’Île, récoltait autour de 73% du suffrage. Bien sûr, cette proportion n’a pas fait taire les opposants, qui ont d’ailleurs parfaitement le droit de s’opposer. D’autre part, le Conseil actuel n’a aucune raison de croire que le 73% ait changé d’idée. Cela indique que notre population a à cœur avant tout la protection de l’environnement et la vocation de ville verte de Carignan.

C’est un phénomène universel que les oppositions soient bruyantes. Mais, attention, si elle est silencieuse, la majorité s’exprime une fois tous les 4 ans. C’est ainsi qu’elle s’est fait entendre en 2014 et le fera de nouveau en 2018. Entretemps, the show must go on avec une gestion de bon père de famille et dans les limites déjà définies par le Conseil, soit d’obtenir 50% de financement extérieur pour envisager l’achat de l’Île au Foin. 

Mario Bégin, Carignan