Plus de densité, plus de bruit
Depuis quelques semaines, les citoyens de Carignan entendent sans relâche le terme «densité» en lien avec les exigences de la MRC. La volonté est de concentrer la population dans un espace restreint déterminé. Lors de ses séances d’informations, le servic
Pourtant, à l’assemblée de mars dernier, le Conseil a modifié le règlement sur les nuisances (#434) pour faire passer le niveau de bruit que le citoyen devra tolérer de 50 à 55 dB. Il importe de préciser que le niveau de bruit double à chaque fois qu’on augmente de 3 dB. Ainsi, cette décision du Conseil impose aux citoyens de tolérer plus de deux fois plus de bruit alors que ceux-ci seront de plus en plus entassés. Même baisser la limite à 50 dB pour assurer la quiétude de nuit, comme le font les municipalités où la limite est à 55 dB, n’est pas considéré par le conseil municipal pour améliorer la qualité de vie des citoyens.
Au surplus, dans un bulletin de la Direction de la santé publique de l’Agence de santé Montérégie et basé les conclusions de l’Organisation mondiale de la santé, il est établit qu’à 55 dB, il y a une perte de jouissance du terrain et une gêne communautaire considérable sans compter des effets sur la santé qui sont de mieux en mieux connus. Pourtant, M. Beauregard, directeur de l’urbanisme, précisait la volonté que ces quartiers avec petits terrains soient agréables. Comment fera un citoyen pour profiter de sa cours arrière de 7,75 mètres de largeur durant la belle saison avec un filtreur et/ou une thermopompe qui ronronne à 55-60 dB alors que la municipalité a établi ce bruit comme acceptable?
À titre de propriétaire d’une propriété avec un petit terrain, j’ai soulevé ces arguments dans un mémoire lors de la consultation en octobre dernier sans recevoir d’écoute. Les élus ont-ils vraiment compris les conséquences de la densification sur la population? Le bruit est la cause la plus fréquente de conflits entre voisins: force est d’admettre que cet amendement au règlement sur les nuisances ne favorisera pas l’harmonie entre les voisins des zones densifiées. Pourtant, ces derniers méritent une qualité de vie équivalente à ceux des zones moins denses. Est-ce que la quiétude deviendra l’apanage de quelques citoyens choyés résidant dans les zones moins densifiées?
Stéphanie Lefebvre, résidente de Carignan