Maria Labrecque-Duchesneau a conquis le cœur des agriculteurs

PORTRAIT. Même à la retraite, Maria Labrecque-Duchesneau, la fondatrice de la première maison canadienne de répit pour agriculteurs, continue de se laisser guider par sa passion pour les familles agricoles. Elle a entrepris un périple en véhicule récréati

«Sans elle, je ne serais plus agriculteur», déclare le producteur chez qui Mme Labrecque-Duchesneau se trouvait au moment de l’entrevue avec le Journal de Chambly. Ce simple commentaire témoigne de son impact dans la vie des agriculteurs qu’elle a aidés.

«Ce dont je suis le plus fière, c’est d’avoir aidé les familles agricoles à rester en vie», affirme-t-elle, consciente des répercussions de son travail.

«Ça m’apporte un plaisir de l’âme quand je reçois quelqu’un qui pleure et qu’il ressort souriant», ajoute-t-elle.

De nombreuses réalisations

Maria Labrecque-Duchesneau a reçu récemment un doctorat honorifique de la Faculté des Sciences de l’agriculture et de l’environnement de l’Université McGill pour souligner sa contribution à la communauté agricole. Modeste, elle estime que c’est grâce aux familles agricoles qu’elle a pu accomplir tout ce travail.

Parmi les réalisations de Mme Labrecque-Duchesneau, on compte notamment la création de l’organisme Au cœur des familles agricoles (ACFA), qui inclut la maison de répit depuis 2013, et le concept de travailleur de rang. Ce denier a pour rôle, tout comme le travailleur de rue, de rejoindre les personnes isolées et de créer des liens. Il occupe la place d’intermédiaire entre les différentes ressources relatives à l’agriculture et à la santé.

Maria Labrecque-Duchesneau a aussi rédigé le Guide du bon voisinage en 2010. «Quand on vient habiter en campagne, on arrive dans un autre mode de vie, a-t-elle soutenu. Dans le rang, il y a des activités qui ne font pas l’affaire de tout le monde, mais elles doivent exister.»

Cette intervenante psychosociale qui a grandi sur une ferme est fière des outils que ce guide offre et désire le traduire en anglais.

Mme Labrecque-Duchesneau a aussi fondé Fierté agricole, un club d’agriculteurs gais, en 2011. Elle a reçu récemment le prix inspiration lors de la 12e édition des Phénicia de la Chambre de commerce LGBT du Québec pour souligner son travail.

«C’est difficile d’être gai et encore plus dans le monde agricole parce qu’on est isolé», mentionne-t-elle.