Lettre ouverte au maire de Chambly

Monsieur le maire, La Maison Boileau va être démolie. Un autre fleuron de l’histoire civile de Chambly est voué au pic du démolisseur. La Maison Boileau est morte. Vive la Maison du Notaire!

Pour assurer cette transition, cette régénérescence, il suffira au Conseil municipal de racheter à l’actuelle propriétaire le terrain libéré de son inqualifiable vestige, et d’y édifier un véritable lieu de mémoire, à savoir une reconstruction à l’identique du bâtiment, non pas pour en faire une relique historique mais plutôt un lieu fonctionnel de rencontre et de mémoire, peut-être un musée du notariat.

Je me permets très humblement de suggérer à nos élus municipaux de mettre en marche un Partenariat Public Privé original, où la Ville devrait défrayer les coûts d’acquisition du terrain, tandis qu’un regroupement de professionnels et de gens d’affaires fournirait les fonds pour l’achat des matériaux de construction et que la population serait invitée à participer à une corvée pour exécuter les travaux.

Je veux bien croire qu’un tel modus operandi n’est pas strictement parlant fidèle au mandat d’une municipalité mais ne voit-on pas certaines grandes villes bien de chez nous recourir à toutes sortes de façons de faire «créatives» pour favoriser le retour qui d’une équipe de hockey, qui d’une équipe de baseball?

Pour un objectif autrement plus honorable que les jeux du cirque et la vente de bière et de hot-dogs, pour une vision de perpétuation de Son Histoire, Chambly s’en est principalement remise à l’initiative de bénévoles comme la Société d’Histoire et au gouvernement fédéral, lequel fait surtout la promotion du Fort et de valeurs guerrières.

La Maison du Notaire serait au contraire dédiée aux règlements pacifiques de la vie en société. Quel beau projet ce serait, de redonner aux habitants de Chambly l’occasion de vivre un moment de franches retrouvailles et de solidarité active, qui les replongeraient dans l’atmosphère vivifiante des relations de bon voisinage typiques des coutumes de l’Ancien Temps?

À moins que notre Conseil municipal ne préfère se cantonner dans sa politique de gentrification des lieux historiques et de condoïsation de notre habitat urbain…