Les sols: vie secrète et fertile
La première chronique vert l’avenir applaudissait la décision évolutive prise par la communauté internationale de réduire le CO2. Forte d’événements environnementaux, 2015 fut aussi décrétée par l’ONU l’Année internationale des sols (AIS), ceci afin de «s
Or, un rapport étroit existe entre changements climatiques et sol: car le sol stocke le carbone organique, contribuant ainsi à freiner le dérèglement climatique. Son importance est capitale. Et pas que pour se nourrir. Le sol recycle la matière, épure l’eau, régule le climat et le cycle de l’eau, regorge de matières dont on fait nos objets. S’y équilibrent la faune, la flore, s’y multiplient des milliards de micro-organismes garants de biodiversité. Grâce à sa fonction de filtre, il limite l’écoulement des précipitations, donc les risques d’inondation.
Pourtant, les sols se dégradent partout sur la planète; chez nous aussi.
Mon père appelait la Montérégie le grenier du Québec. Avec fierté. Il n’aura jamais su jusqu’à quel point monocultures, usage abusif de produits chimiques, urbanisme aveugle, déforestation épuiseraient les ressources du sol, jusqu’à celle de sa santé. Le grenier risque l’appauvrissement. La vitesse de formation d’un sol n’étant que de 1 à 3 cm par cent à mille ans, selon les conditions, alors qu’augmente la démographie, jamais il n’aura été plus impératif de protéger les terres agricoles. Or, voilà seulement six ans, il restait 2% de terres agricoles au Québec, nous en reste maintenant 1,6%. Le sol est le socle de la vie végétale; perdrons-nous jusqu’à la capacité de nous nourrir par nous-mêmes?
Au terme de l’AIS, l’idée ressortit que la promulgation d’un sol emblématique sensibiliserait la population du Québec à l’importance de protéger et conserver nos sols en bonne santé tout en soulignant les nombreux services qu’ils nous rendent. L’élue fut Sainte-Rosalie; on souhaite en faire un exemple pour sensibiliser la population à l’importance des sols.
Bonne idée de remettre à l’ordre du jour l’agriculture! Faisons-lui retrouver ses lettres de noblesse. Chacune de nos municipalités agricoles compte sûrement plusieurs terres de prédilection sur lesquelles on pratique une agriculture saine qui s’accorde à l’équilibre naturel. Si on les valorisait?
L’auteure, militante des premières heures contre les gaz de schiste, devint responsable du Comité des citoyens de Saint-Mathias-sur-Richelieu et membre fondateur du CMAVI, un organisme soucieux de promouvoir les énergies vertes.