Le Comité de la condition féminine serait plus productif que d’autres
La députée bloquiste de Shefford, Andréanne Larouche, est vice-présidente du Comité permanent de la condition féminine au Parlement du Canada, à Ottawa. Malgré les différences d’allégeances, le comité en serait un « plus productif » que les autres.
« On a la réputation d’être moins partisans, donc les travaux avancent et on produit plus de rapports », émet Andréanne Larouche. Neufs femmes et un homme constituent le comité. Ils sont libéraux, conservateurs, néodémocrates et bloquistes. « Dans d’autres comités, les partis usent parfois de partisanerie, ce que l’on nomme du filibustering », soutient Mme Larouche, qui explique que ce procédé fait en sorte de bloquer l’avancement d’un projet de loi.
Elle ajoute avoir été témoin de « partisanerie à outrance », notamment dans le Comité permanent de la Défense nationale, sur le dossier des allégations d’agressions dans les Forces armées canadiennes. Mme Larouche soutient avoir observé la même situation dans le Comité permanent du patrimoine canadien au sujet de la présumée agression sexuelle de joueurs d’Équipe Canada junior de 2018, à London. « Dans les deux cas, le Comité de la condition féminine a produit un rapport avant les autres comités », décrit-t-elle en guise d’exemple.
« Ça reste un espace où tout n’est pas acquis. » – Andréanne Larouche
Féminicides préoccupants
« Force est de constater que l’on a beaucoup de travail à faire », met de l’avant Mme Larouche quant à la condition féminine. Elle mentionne être préoccupée par les cas de féminicides. D’ailleurs, le premier cas de l’année 2024 a eu lieu le 5 janvier, dans sa circonscription, alors que Chloé Lauzon Rivard, 29 ans, a été retrouvée sans vie dans un appartement à Granby. « C’est encore un enjeu énormément d’actualité », convient la députée de Shefford. Elle souligne l’étude du projet de loi S-205 sur la violence domestique, qui progresse au Sénat avant d’être adopté à la Chambre des communes. « On passe article par article au Comité de la condition féminine », affirme Mme Larouche.
Journée de la robe rouge
La Journée de la robe rouge, également connue sous le nom de Journée nationale de sensibilisation aux femmes et aux filles, ainsi qu’aux personnes bispirituelles autochtones disparues et assassinées, est observée le 5 mai. Elle est l’occasion de rendre hommage aux milliers de femmes, de filles et de personnes bispirituelles autochtones victimes d’une violence disproportionnée au Canada et de sensibiliser la population à cet enjeu. Elle a été inspirée par le projet REDress, une installation de l’artiste métisse Jaime Black, dans le cadre de laquelle elle a accroché des robes rouges vides représentant les femmes disparues et assassinées. Ces robes rouges en sont ensuite devenues le symbole. « Le projet » Alerte robe rouge » fait partie des prochaines motions d’étude, au printemps », assure la députée de Shefford. Dans la même période de temps, Mme Larouche avance que la motion d’étude visant à élargir la réflexion sur le contrôle coercitif serait à l’ordre du jour. « Ces projets sont en lien avec les violences faites envers les femmes », résume-t-elle.
Femme en politique
À quoi ressemble être une femme en politiquer en 2024? « C’est un défi constant. Ça reste un espace où tout n’est pas acquis. Attirer plus de femmes en politique est aussi un enjeu », convient Mme Larouche. À la Chambre des communes du Canada, ce sont 102 femmes qui siègent sur 335 élus, soit 30 %.