Jocelyne Deswarte, une politicienne qui a le monde agricole à cœur

Être maire d’une municipalité rurale, si petite soit-elle, n’est pas de tout repos. Jocelyne Deswarte, mairesse de Saint-Mathias, est bien placée pour le savoir, elle qui achèvera son premier mandat en 2017. Sans jamais s’éloigner bien loin de la ferme qu

«On est venu me chercher, parce que j’avais déjà un nom.» La réponse fuse lorsqu’on lui demande les raisons de son entrée en politique, en 2005. Jocelyne Deswarte fait alors ses armes dans l’ombre du maire Patrice Viens. «Je ne connaissais pas grand-chose là-dedans, mais j’ai appris, j’ai pris des cours», se souvient-elle.

Des différends viendront cependant entacher la bonne entente entre le tandem. «Ils m’ont mise indépendante, j’avais soit disant parlé dans le caucus. Petit-à-petit on est revenu me chercher, parce qu’on a vu que je n’avais pas fait de bêtises, mais ce n’est pas grave», raconte-t-elle.

La mairesse de Saint-Mathias l’avoue elle-même, elle est trop gentille. «On me dit sois plus dure, mais je n’y arrive pas.»

«Tant qu’à tout avoir, je fonce.»

Revenue au conseil de ville, Jocelyne Deswarte décide de rester indépendante. En 2009, elle est pressentie pour briguer le poste de maire, mais refuse.

La donne change en 2013. L’ancien maire Patrice Viens, qui souhaite se représenter, la veut dans son camp. «Je te donne tout, m’a-t-il dit. Alors j’ai répondu que tant qu’à avoir tout, les gens me demandent d’être mairesse. Je fonce.» À raison, puisqu’elle est élue avec près de 68% des voix.

L’importance du monde agricole

Très impliquée dans le milieu agricole -son mari cultive du maïs et du soya- la mairesse de Saint-Mathias est depuis toujours membre de l’UPA de Rouville, et a été, pendant un temps, présidente des agricultrices de la Montérégie. «J’ai toujours voulu créer une symbiose entre le monde rural et le monde urbain», explique-t-elle.

Poussée en politique par son mari agriculteur, Jocelyne Deswarte ne tarit pas d’éloges sur le milieu rural. «Dans le milieu agricole, les gens se disent que les hommes sont bourrus, alors que pas du tout», confie-t-elle, mentionnant le respect qu’elle y a toujours connu en tant que femme, au contraire parfois du monde politique. Quand elle a quitté la ferme pour l’hôtel de ville, son mari lui a d’ailleurs confié «avoir perdu un homme».

Savoir s’entourer

«Je ne calcule jamais mes heures. Les fins de semaine il y a toujours quelque chose, je suis là pour eux.» Eux, ce sont les Mathiassois, que Jocelyne Deswarte considère comme une véritable famille.

Pour celle qui affirme ne pas avoir pris de vacances depuis dix ans, l’essentiel est de savoir s’entourer. «J’ai voulu déléguer beaucoup», indique-t-elle. Ce sera certainement cet élément qui la fera ou non se présenter à sa propre succession, avoue-t-elle.

Affirmant ne jamais retenir le négatif, Jocelyne Deswarte indique que sa plus grande fierté vient de l’extérieur. «Une personne de Richelieu m’a dit qu’enfin, à Saint-Mathias, c’est le calme, il n’y a pas de chicane. Et c’est ça que je veux», conclut-elle.