Femmes et médias: saisir l'opportunité

La violence faite aux femmes autochtones, l’austérité qui touche davantage les mères monoparentales, le mouvement #agresssionnondénoncée: les sujets touchant les femmes ont très présents dans l’actualité au cours des derniers mois. Et le fait que les femm

Le Journal de Chambly ne fait pas exception. Depuis quelques mois, la salle de rédaction y est entièrement féminine. En fait, à part le directeur général Sylvain Bouchard, les employées du Journal sont toutes des femmes.

Alors, oui, ça parle de règles, d’enfants, de mode et de recettes. Mais ça parle surtout de publicités, de textes, de photos, de une à approuver et de rigueur. Parce que nous avons toutes le même but: publier le meilleur journal qui soit, celui qui répond le mieux aux besoins et aux attentes de la communauté.

Une industrie en évolution

Inutile de se le cacher, les médias en général et la presse régionale en particulier vivent bouleversement après bouleversement. Chaque mois amène sa nouveauté. L’omniprésence du web, le lent mais constant déclin du papier et le changement de modèle économique sont incontournables.

Et vous savez quoi? Tant mieux! Parce que cette révolution nous force à revoir nos façons de faire. Il s’agit de saisir l’opportunité de faire mieux.

Les lectrices doivent toutefois prendre une part active à cette transformation. Après tout, ce sont elles les plus nombreuses à consulter commenter sur la page Facebook du Journal de Chambly, elles les plus nombreuses à lire leur hebdomadaire local.

Un défi à relever

Selon des études de l’organisme américain Women Media Center, les femmes seraient davantage portées sur les nouvelles concernant la santé, l’éducation, la religion et le lifestyle. Les hommes lisent plutôt les textes de sport (eh oui!), de politique, de justice et de technologie.

Pas de grande surprise là. Mais est-ce une raison pour une équipe de rédaction féminine de délaisser ce type de nouvelles? Au contraire! Tout est dans le traitement des sujets.

La chercheuse française Sylvie Dupras, du Centre national de la fonction publique territoriale, fait d’ailleurs une analyse intéressante à ce sujet.

«Intégrer le féminin ne veut pas dire supprimer les rubriques sports, politique et économie, mais hiérarchiser l’information différemment et traiter les sujets politiques et économiques de façon plus compréhensive, moins proche du pouvoir et plus proche des gens.»

Voilà qui m’apparait un beau défi à relever. Prêtes ?