Comité d’alphabétisation locale de Marieville: Appprendre peu importe son âge

ÉDUCATION. C’est avec fierté que Stéphane Martinet, Suzanne Lépine et Carolina Salvadore, ont reçu leur mortier pour avoir complété un test d’équivalence de 3e ou de 5e secondaire, lors du dîner de fin d’année du Comité d’alphabétisation locale de Marievi

Stéphane Martinet, 47 ans, avait seulement complété sa 1re secondaire lorsqu’il est arrivé au CALM, il y a quelques années.

«Au début, je venais juste pour améliorer mon français, mais j’ai décidé de continuer puisque j’aimais ça», raconte-t-il.

M. Martinet, qui est responsable de ligne chez Lassonde, était tellement motivé qu’il était prêt à prendre un poste de fin de semaine afin de poursuivre ses études. Toutefois, la compagnie a accepté de le libérer de ses fonctions une demi-journée par semaine pour qu’il puisse étudier au CALM.

Aujourd’hui, Stéphane Martinet réalise que ses efforts ont été bénéfiques, d’autant plus que son fils de 19 ans a suivi ses pas en complétant sa 5e secondaire l’an passé.

«J’ai réalisé que j’étais capable de finir mes études même à 47 ans», affirme-t-il.

Du travail aux études

C’est le fait d’avoir arrêté de travailler qui a encouragé Suzanne Lépine, 52 ans, à étudier au CALM. Celle qui travaillait depuis l’âge de 15 ans a instantanément songé à reprendre ses études où elle les avait laissées, en 3e secondaire.

«Ça a mieux été que je pensais. Je suis fière d’avoir complété mon équivalent de 5e secondaire à mon âge. Maintenant, je peux pratiquer des emplois que je ne pouvais pas faire avant», déclare-t-elle.

Parler une nouvelle langue avec assurance

Carolina Salvadore a, quant à elle, suivi une formation en francisation plutôt qu’en alphabétisation au CALM. La Mexicaine de 38 ans est au Canada depuis 7 ans et voulait améliorer sa grammaire. Son expérience au CALM ne l’a pas simplement aidée dans la sphère scolaire, mais aussi au plan personnel.

«J’ai une meilleure confiance en moi et je suis moins gênée de parler, remarque-t-elle. Le CALM c’est comme une deuxième famille pour moi. Je vois que je ne suis pas la seule dans ma situation.»

Faire connaître l’organisme

Afin de pouvoir aider d’autres adultes qui n’ont pas complété leurs études, le nouveau directeur du CALM, Jacques Tétreault, désire prendre des moyens différents pour les rejoindre.

«Je veux passer par les personnes qui connaissent des adultes qui ont besoin de nos services», indique-t-il.

Actuellement, au Québec, le tiers des jeunes décrochent avec un niveau de littératie insuffisant pour bien fonctionner et un sur dix est totalement analphabète.

Ce qu’ils ont dit

«Je suis beaucoup moins gênée et je suis plus autonome.»

– Chanel St-Pierre Dubuc, étudiante responsable de la réalisation du journal du CALM

«Même si les étudiants ne réussissent pas tout de suite, ils travaillent sur leur estime de soi et ils se font des amis. Le CAM devient une deuxième famille pour eux.»

– Josée Savard, enseignante en alphabétisation

«Ce qui rend mon travail intéressant, c’est que ce sont des étudiants motivés à apprendre et persévérants. Le CALM crée des amitiés entre des adultes qui n’avaient pas beaucoup d’amis. Je les trouve courageux.»

-Nathalie Cardin, enseignante en francisation