Les bénévoles de l’Association des pompiers auxiliaires de la Montérégie cherche à atteindre la reconnaissance

L’Association des pompiers auxiliaires de la Montérégie (APAM), basée à Rougemont, célèbre ses 25 ans d’histoire. Malgré ce quart de siècle, elle cherche toujours à être reconnue officiellement auprès d’instances gouvernementales.

« Le problème pour les organismes de pompiers auxiliaires, c’est que l’on est un service reconnu comme étant essentiel, mais on a de la misère à passer l’étape de la frontière municipale. On veut vraiment que le ministère de la Sécurité publique nous reconnaisse à titre de partenaires majeurs dans la sécurité civile », établit Denis Dionne, pompier auxiliaire impliqué au comité des finances de l’APAM.

  » On veut vraiment que le ministère de la Santé publique nous reconnaisse à titre de partenaires majeurs dans la sécurité civile. » – Denis Dionne

Une reconnaissance officielle viendrait avec un financement récurrent. Chaque bénévole utilise son propre moyen de locomotion. Il défraie donc pour l’essence et l’usage de son véhicule sans avoir droit à un crédit d’impôts. Ce crédit d’impôts est toutefois offert aux pompiers volontaires et aux membres bénévoles de la Garde côtière auxiliaire parce que leur organisation est reconnue par l’Association canadienne des volontaires en recherche et sauvetage. « On veut sensibiliser les politiques provinciales que dans le monde incendie, les pompiers auxiliaires sont incontournables », ajoute M. Dionne. À Montréal, certains homologues voient l’entièreté de leurs dépenses être prises en charge par la Municipalité. 

Vendre l’APAM

De nombreux citoyens ne connaissent pas à ce jour l’existence et le rôle des pompiers auxiliaires. Le projet n’a pas été facile « à vendre » partout initialement. « Au commencement, certaines places nous ont dit que ça n’allait jamais marcher. On n’a pas besoin d’un service comme ça », raconte le directeur général (DG) de l’APAM, Eugène Zalesny. À force de démontrer son utilité, l’APAM a su faire sa place dans les municipalités et s’est rendue indispensable.

« Les pompiers ont beaucoup de respect pour nous. Ils nous apprécient beaucoup. On ne se sent pas étrangers des services d’incendie. On fait partie, à part entière, de l’intervention », évoquent à l’unisson messieurs Dionne et Zalesny. Les divers services d’incendie contribuent d’ailleurs à l’APAM sous forme de dons d’équipement et de matériel. « Non seulement les services incendie en sont conscients, mais souvent, ils mettent de la pression sur leur mairie pour que nous ayons une reconnaissance officielle », déclare M. Dionne.

Mission empreinte de compassion

C’est une mission empreinte de compassion dont s’est dotée l’APAM. Dans le cadre d’une approche humaine, les officiers portent une assistance directe aux citoyens sinistrés sur un lieu d’urgence et apportent un soutien aux intervenants concernés par l’événement, qu’ils soient pompiers, policiers ou ambulanciers. « Ça m’apporte une satisfaction d’aider quelqu’un dans la misère. On les réconforte, on est à l’écoute, on les encadre et on les aide dans ce contexte difficile », dit Eugène Zalesny, bénévole depuis 21 ans, en parlant des sinistrés. « Les pompiers arrivent pour éteindre le feu. Le sinistré se trouve au coin de la rue à regarder brûler sa maison. Il n’y avait pas nécessairement quelqu’un qui allait le réconforter. Notre rôle premier est de prendre soin du sinistré », mentionne à son tour Denis Dionne, qui tire satisfaction à adoucir le moment pénible. 

Dans la période obligatoire dite de réhabilitation des pompiers, ceux-ci bénéficient du soutien de l’APAM qui, notamment, les réhydrate, les nourrit et leur offre un environnement de repos nécessaire lors d’interventions parfois exigeantes. « Les pompiers adorent notre grilled cheese avec bacon », assure en riant Eugène Zalesny. 

« On est passionnés. On n’est pas rémunérés d’aucune manière. Notre salaire, c’est d’avoir fait une bonne job », exprime le DG, qui consacre environ 60 heures par semaine à son rôle. Les pompiers auxiliaires sont présents dès le début d’une mission et ne quittent qu’à la toute fin, quand tout est terminé. Leur présence lors d’une intervention dure en moyenne de quatre à six heures. Depuis le début de 2023, l’APAM a prêté main-forte à 56 événements. Dans une année, ces bénévoles agissent environ 90 fois.

Ancrés dans la vie des gens

À travers ses plus de 20 ans de service, Eugène Zalesny a vécu plusieurs situations marquantes. Il se souvient d’une en particulier à ses débuts, lors de la période des Fêtes. Un immeuble de six logements en feu laissait présager un Noël sans cadeaux pour les enfants de l’une des familles. « Avec les pompiers de Longueuil, on a pu essayer de récupérer ce que l’on pouvait et aider avec la Ville », relate-t-il.

Il n’est pas rare que les officiers de l’APAM se fassent interpeller par des citoyens. Ces derniers se souviennent du visage qui a été présent dans le cadre d’un moment éprouvant de leur vie. « Ils nous disent que l’on a été un baume sur le moment difficile qu’ils ont vécu », avance Denis Dionne.

Recherche de financement

La recherche de financement est le défi de Denis Dionne. Les collectes couvrent 40 % des besoins. Les villes, les commandites d’entreprises et les dons des particuliers viennent boucler le financement. L’APAM se doit d’être autonome pour survivre. Les intervenants sont munis de trois camions pour leurs interventions. Alors qu’un véhicule neuf s’achète à 750 000 $, ils ont mis la main sur leur dernier au coût de 200 000 $. C’est l’APAM qui se charge d’en configurer l’intérieur, afin de le rendre fonctionnel pour offrir le service, et qui assure la maintenance du camion usagé. 

À propos de l’APAM

L’APAM dessert un total de 89 municipalités. Chambly, Carignan, Richelieu, Saint-Mathias-sur-Richelieu, Marieville, Rougemont ou encore Saint-Angèle-de-Monnoir sont toutes des villes qui peuvent bénéficier des services de l’APAM. L’APAM, fondée en 1998, a plus de 2000 interventions à son actif historiquement.