Arrivants ukrainiens à Chambly : trois mois plus tard

Presque trois mois après son arrivée à Chambly, la famille ukrainienne, et celle qui l’accueille, racontent au journal comment se déroule leur nouvelle réalité.

« J’adore Chambly, c’est une ville familiale », établissent d’entrée de jeu Yana Dorokhina et Oleksandr Sechin, parents de Kseniia Sechina, 12 ans, et de Sophiia Sechina, 11 ans. Ils sont arrivés le 30 mai dernier chez le couple chamblyen Émilie St-Antoine et Michaël Vaillancourt, parents de Damien, 7 ans, et de Béatrice, 10 ans, qui les ont accueillis à l’aéroport.

Depuis ce temps, c’est une immersion culturelle que vivent les deux entités familiales, alors que s’intègrent au fil des jours les quatre Ukrainiens. « On apprend plein de nouvelles choses. On se partage des recettes. C’est un échange de culture très intéressant », intervient Michaël Vaillancourt.

Préalablement, la famille chamblyenne avait aménagé un espace au sous-sol de leur demeure afin que les nouveaux arrivants aient un espace bien à eux. La fusion des deux familles est bien établie. Les quatre enfants partagent parfois les mêmes chambres pour dormir.

Si difficulté il y a, elle se situe dans l’aspect administratif. « Une fois que tu es dans le processus d’accueil, il y a des délais. C’est beaucoup d’appels. Tu attends au téléphone. On ne s’attendait pas à ça », convient, à l’unisson, le couple chez qui habite la famille étrangère.

Se réinventer

Depuis le 14 juillet, Yana Dorokhina a entamé des cours de français. Après six semaines à l’Université McGill, c’est actuellement à Saint-Bruno-de-Montarville qu’elle poursuit sa francisation. En entrevue avec le journal, il est possible de constater les nouveaux apprentissages qu’elle a acquis. Au fil d’un anglais accentué, ponctué de mots en français, elle réussit à se faire comprendre. Quotidiennement, elle s’y exerce avec sa famille d’accueil, qui contribue, hormis verbalement, par la rédaction de dictées.

Oleksandr Sechin était médecin sportif en Ukraine. Il ne peut toutefois pas travailler dans le domaine de la santé ici. Il doit recommencer à la base. Il étudie maintenant en massothérapie et attend son permis de travail pour pratiquer.

Découvrir le Québec

Le duo St-Antoine-Vaillancourt s’est promené avec les immigrants qui ont fui l’Ukraine. « Nous sommes allés à l’aquaparc de Valcartier. C’était très beau. C’était une bonne journée », dit avec le sourire Yana Dorokhina. Les Chamblyens ont également fait découvrir la municipalité à leurs visiteurs temporaires. « Peut-être serons-nous à Chambly un an ou deux, je ne sais pas » émet la mère de famille ukrainienne. Elle soulève la possibilité de se déplacer géographiquement selon les opportunités professionnelles ou les éventuels programmes attribués aux Ukrainiens.

« C’est bien, ici, car ce n’est pas une trop grosse ville. Plus jeune, je souhaitais vivre dans une grosse ville, comme Montréal, par exemple », exprime de son côté Kseniia Sechina, l’aînée des deux sœurs.

Un début à l’école

Arrivées trop tardivement lors de la dernière année scolaire, Kseniia et Sophiia n’ont pas encore fréquenté l’école en sol québécois. Kseniia, qui débute le secondaire, profitera du pôle d’accueil de l’école secondaire du Mont-Bruno, un soutien linguistique particulier. Des périodes de francisation, en sous-groupes, seront offertes plus fréquemment à des élèves comme elle. « Je suis un peu stressée pour le début de l’école. Je n’ai pas encore reçu ma liste scolaire », mentionne l’adolescente, qui aura bientôt 13 ans, en échangeant un rire commun avec ses parents.

De son côté, Sophiia ira à l’école De Salaberry. En raison du manque de places à l’école De Bourgogne, elle ne pourra pas fréquenter le même établissement que Béatrice et Damien Vaillancourt.

Pour l’instant, la famille ne voit pas encore le jour où elle retournera en Ukraine.