Une première candidate comme mairesse à Chambly

Alexandra Labbé a officiellement porté sa candidature au poste de mairesse de Chambly la semaine dernière. Elle a accepté de rencontrer le Journal de Chambly pour répondre à nos questions.

Journal de Chambly : Votre objectif était de vous présenter en 2021, date à laquelle aurait dû avoir lieu les élections municipales. Êtes-vous prête pour le 23 juin?

Alexandra Labbé : Définitivement. Mais je me porte candidate pour apprendre aussi. Élue, j’ai quitté l’emploi que j’avais à temps plein pour me consacrer à mon mandat à temps plein. C’était cette idée-là que j’avais en tête. J’ai pris des cours en ligne à l’université en parallèle, en innovation sociale, en psychologie. Je suis dans cette ouverture d’esprit-là, à tout absorber comme une éponge. Il y a des gens qui vont sûrement dire que j’ai peu d’expérience. C’est sûr que je suis plus jeune que d’autres candidats qui sont passés avant moi. J’ai 36 ans, mais j’ai des expériences que d’autres n’ont pas sur bien des plans. Ma plus grande force, c’est celle de reconnaître les forces des autres. Comme mairesse, je crois que cela peut être un énorme plus.

Quelle est la différence que vous avez comparativement à l’ancienne administration?

La grosse différence que j’ai avec l’équipe qui est en place et Denis Lavoie, c’est que j’ai une droiture irréprochable. Je vous le garantis, l’UPAC ne reviendra pas à Chambly avec moi. Je n’ai pas l’intention d’entrer dans aucun jeu politique qui pourrait mettre en doute mon intégrité. Je veux être plus que transparente avec les instances gouvernementales, mais aussi avec les citoyens. Je ne veux pas leur apporter simplement des réponses, il faut leur poser des questions. Cette partie a été oubliée depuis bien des années à Chambly. On est au service des citoyens. Je n’applique pas comme directrice générale. Je n’applique pas pour microgérer la Ville. On a une équipe formidable de direction en place. Je veux mettre cette ville de l’avant. On est capable d’avoir des citoyens impliqués et des employés de la Ville avec une forte compétence. On a cette force vive-là. Au chapitre environnemental, on pourrait prendre un beau lead et j’ai l’intention de nous envoyer là.

L’environnement occupera une grande place dans votre programme?

Oui, il y a un programme qui arrive. Je souhaite aussi de meilleures pratiques sur le plan de la transparence. On parle souvent de bonne gestion. Non seulement on va rester dans la bonne gestion, mais on ira même plus loin en présentant les résultats financiers différemment. On sera beaucoup plus ouverts et transparents dans tous les dossiers.

Vous admettez donc qu’il y a eu une bonne gestion de l’ancienne administration?

Je ne veux pas me mettre en porte-à-faux en disant qu’on va changer la façon de gérer les choses, mais il y a des exercices à faire. Je ne veux pas vous sortir trop de choses de notre programme à cette étape-ci.

Le golf que vous souhaitez préserver, on en fait quoi si vous êtes mairesse demain?

On prend le temps de bien réfléchir et on y va de manière responsable pour préserver un maximum d’espaces verts. Mais je sais, pour avoir assisté à la création du plan d’action pour le PMAD, que pour les trois prochaines années, les deux couronnes sont en déficit d’espaces protégés. On a un énorme effort à faire dans le domaine de la conservation. Donc, je ne pense pas qu’on puisse décider d’emblée de se priver de cet espace vert. Que ce soit d’intérêts privés ou pas, je pense qu’il faut avoir les bonnes questions et arrêter l’improvisation. Quand je vous dis qu’il y avait des choses à reprocher à l’administration précédente, eh bien c’en est une. L’improvisation, c’est fini. Que ce soit en environnement ou en patrimoine, il va falloir s’asseoir, réfléchir et prévoir les coûts.

Mais à préserver cet endroit par la Ville, il y aura des coûts?

On fait largement le procès de la loi 122, qui a beaucoup de défauts, mais qui a des qualités. Aujourd’hui, il est impossible aux propriétaires terriens de poursuivre en expropriation déguisée une municipalité. La loi 122 vient protéger les villes au moment où l’on va faire un changement de zonage pour une conservation du territoire si ce n’est pas la Ville qui achète le terrain, mais un organisme à but non lucratif. On vient ainsi se protéger en ayant une collaboration avec un organisme. Ce sont des choses qui m’ont été présentées lors des ateliers sur le plan d’action du PMAD. C’est pour cela qu’à la Ville, il ne faut pas se priver de réseauter beaucoup plus dans ce type d’événements pour aller voir les projets inspirants qui se font ailleurs. Il y a moyen de travailler avec les citoyens et d’y aller dans le sens de la conservation, dans le sens du bénéfice pour tous sur le plan environnemental et de le faire de la bonne façon. On n’est pas toujours obligés d’être en confrontation; on peut travailler en équipe, et c’est ce que j’ai l’intention de faire.

Inciterez-vous les anciens membres d’Action Chambly toujours présents au conseil à travailler avec vous?

On a déjà commencé à avoir des réunions de travail ensemble. On a visité le Pôle ensemble. Ce sont des collègues conseillers avec lesquels je n’ai pas pu travailler énormément car on s’entend que M. Lavoie nous avait évincé des espaces de travail à la Ville. Mais depuis la mise sous tutelle, on a un peu plus notre mot à dire, on peut échanger par courriels ou en réunion. Je suis une personne très ouverte. Je sais reconnaître les bonnes idées même si elles ne viennent pas de moi. Je n’ai pas de problème à travailler de manière constructive et à suivre l’idée qui n’était pas la mienne. Il y a eu cette erreur chez M. Lavoie, celle de s’entêter dans des directions qui n’étaient pas les bonnes. Je n’ai pas l’intention de m’entêter. Les assemblées plénières seront ouvertes à tous les conseillers.

Pour vous, quel est le rôle d’une mairesse?

C’est l’exercice de vision. La mairesse est là pour insuffler une direction et travailler en collaboration pour atteindre des objectifs.

Quel est, pour vous, l’objectif principal à atteindre?

L’objectif, c’est le meilleur pour Chambly. On parle d’un mandat de deux ans et demi. C’est très court. Est-ce que l’objectif, c’est de construire quelque chose ou d’atteindre telles ou telles choses? Ce serait complètement ridicule. Je crois que dans les circonstances actuelles, le seul objectif à avoir pour Chambly, c’est de rétablir la confiance. La confiance envers les employés aussi, qui ont eu à gérer une situation anormale. Rétablir la confiance des citoyens envers leurs élus, leur administration municipale. Rétablir les communications sur le plan provincial mais aussi avec toutes les instances nous entourant, avec les villes voisines. Ce n’est pas beau, ce qu’on dit à Chambly. Il va falloir montrer que Chambly peut aspirer à mieux. Dire que l’objectif, c’est le meilleur pour Chambly, c’est ça.

Vous ne vous engagez pas que pour deux ans et demi?

Non, mais en même temps, ce n’est pas moi qui décide. Le deux ans et demi, je veux les passer à m’assurer que des bases solides sont en place. Je n’ai pas une vision que sur deux ans et demi. Nous avons d’autres cordes à notre arc, mais faut-il parler de ça maintenant? Non.

Vous seriez prête à faire un débat avec les autres candidats qui convoitent le poste de maire?

Avec plaisir. Les débats d’idées, cela fait longtemps qu’il n’y en a pas eu à Chambly. On a très peu entendu les organismes au cours des derniers douze ans. La directrice générale de la maison Simone Monnet-Chartrand m’a même demandé si j’allais demander aux organismes de se prosterner. On ne se le cachera pas, la façon de travailler à Chambly jusqu’à la tutelle, c’était celle-là. Si elle l’a senti comme cela, elle ne devait pas être la seule. Je préfère de loin être intègre qu’être stratège. Je serai toujours du côté de la vérité plutôt que du côté de la manigance.

Qu’est-ce qui vous a le plus dérangée dans l’ancienne administration?

Ce qui a été le plus grave, c’est la centralisation des décisions. La centralisation du pouvoir et le silence hermétique qui a régné autour des décisions de la Ville dans les dernières années. Le meilleur exemple, c’est de regarder comment les tuteurs agissent depuis qu’ils sont arrivés. Constamment, ils nous disent que la gestion d’une Ville doit être plus transparente qu’une vitre. Ce n’est pas notre argent, c’est celui des citoyens. Il va falloir le dire à un moment donné, dire à M. Lavoie et à ses complices que cet argent ne leur appartenait pas.