La CAQ en croisade contre le décrochage
POLITIQUE. «Au Québec, on a accepté le décrochage comme une fatalité. Ailleurs, on voit plutôt ça comme un problème social», s’indigne le député de Chambly, Jean-François Roberge. Sans prétendre avoir trouvé la recette miracle, il propose d’obliger la fré
Ces suggestions, décrites dans son plus récent essai Et si on réinventait l’école?, ont été d’ailleurs exposées au colloque «Objectif réussite Québec» orchestré par le parti la semaine dernière.
Le porte-parole en matière d’éducation pour la CAQ est convaincu qu’avec la maternelle accessible plus tôt, le dépistage des différents problèmes d’apprentissage serait fait en amont et éviterait bien des difficultés dans le cheminement scolaire des jeunes.
«Il faut être audacieux et accepter d’avoir différents parcours», estime M. Roberge. Avec l’intention de rendre l’école obligatoire jusqu’à 18 ans, il souhaite renforcer le lien avec les Carrefours jeunesse emploi, par exemple.
Le dépistage et une orientation par des conseillers pédagogiques permettraient à ces jeunes en difficultés d’être orientés vers des disciplines qui les intéressent davantage, où ils pourront se lancer dans un secteur professionnel.
La facture
Selon le député de Chambly, chaque jeune décrocheur va coûter 120 000$ à l’État sur sa durée de vie en services et en soutien. Il estime qu’il est bien plus rentable d’investir pour mener ces jeunes vers la diplomation.
«L’écart entre un jeune qui a décroché et un jeune qui a seulement son diplôme du secondaire ou du secteur professionnel est de 6000$», illustre-t-il.
«Le gouvernement voit l’éducation dans sa colonne de dépenses. Pour nous, c’est un investissement. On ne regarde pas combien ça coûte, mais plutôt combien ça rapporte», s’exclame Jean-François Roberge.
Des idées bien reçues… sauf par le gouvernement
Égide Royer, professeur à la Faculté des sciences de l’éducation à l’Université Laval était présent au colloque, et a bien reçu les idées lancées par la CAQ.
«Comme dirait mon collègue M. Royer, ça coûte plus cher réparer des adultes brisés», indique Jean-François Roberge.
Ces porpositions de la CAQ ont aussi trouvé écho dans différents médias. Le chroniqueur du Devoir Michel David a salué ces propositions dans sa chronique du 26 avril, tout comme l’éditorialiste Pascale Breton dans La Presse du 27 avril.
«Nous avons malheureusement reçu une fin de non-recevoir de la part du ministre [de l’éducation] Proulx et de notre premier ministre», regrette Jean-François Roberge.