Jean-François Roberge veut faciliter la lutte contre l’intimidation

ÉDUCATION. Le député de Chambly, Jean-François Roberge, veut permettre aux parents et aux élèves de dénoncer les actes d’intimidation sans complication ni risque de représailles.

Il a invité le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, à mettre en place un seul bureau du Protecteur de l’élève entièrement indépendant des commissions scolaires, le 29 novembre, à Québec. Le député était accompagné d’Éric Pettersen, un père de Sorel-Tracy dont la fille s’est suicidée en mars 2014 après avoir vécu de l’intimidation.

Selon Jean-François Roberge, la majorité des parents ne connaissent pas le Protecteur de l’élève et croit que la centralisation permettrait de contrer ce problème. Ce bureau s’occupe des insatisfactions relatives au traitement d’une plainte par la commission scolaire.

Le député estime que l’instauration d’un seul bureau permettrait également de développer une jurisprudence concernant les plaintes en milieu scolaire.

«Le bureau national s’assurerait que dans des situations similaires, il n’y ait pas de décisions différentes», explique M. Roberge.

Des équipes régionales seraient également mises en place pour agir sur le terrain. Les commissions scolaires devraient également rendre des comptes au ministère de l’Éducation si elles n’appliquent pas les recommandations du Protecteur de l’élève.

Opposition

La Commission scolaire des Patriotes (CSP) et le Syndicat de Champlain soutiennent que les parents et les élèves disposent déjà de plusieurs moyens pour porter plainte. Le président du syndicat, Éric Gingras, indique qu’avant de se rendre au Protecteur de l’élève, ils peuvent parler au professeur, à la direction, au commissaire et à la commission scolaire.

La présidente de la CSP, Hélène Roberge, rappelle aussi que la protectrice est désignée par le conseil des commissaires, mais qu’elle agit de manière tout à fait indépendante.

«La protectrice se fie aux politiques de la CSP et peut communiquer avec les membres du personnel si elle a des questions, mais elle n’est pas dépendante de la CSP», déclare-t-elle.

Mme Roberge note également que la protectrice de la CSP travaille aussi dans deux autres commissions scolaires.

Contre la centralisation

M. Gingras considère que la structure existante pourrait être améliorée, mais s’oppose à la centralisation.

«Se faire imposer quelque chose par Québec, c’est la dernière chose que les enseignants et le personnel de soutien, que je représente, veulent», déclare-t-il.

«Dans l’aspect de l’indépendance, il y a peut-être quelque chose à regarder, mais on se perd dans la forme, ajoute-t-il. Ce qui arrive, c’est que souvent on tente de récréer la roue en éducation.»

Le ministre de l’Éducation a accepté de réfléchir aux propositions de la CAQ, mais a refusé de prendre un engagement ferme.

Avec la collaboration de Karine Guillet.