100 $ pour rencontrer des ministres : Jean-François Roberge dément

Le député de Chambly et ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, dément le fait que des maires de municipalités doivent payer 100 $ à la Coalition avenir Québec (CAQ) afin de lui faire part de dossiers concernant leur population.

« Jamais, depuis que je suis au gouvernement, des maires ont été dans l’impossibilité de rencontrer des ministres caquistes sans payer 100 $ », établit Jean-François Roberge. Radio-Canada a rapporté que « des maires se sentent obligés de cotiser à la CAQ pour rencontrer un ministre du gouvernement. Incapables de rencontrer les ministres autrement, ces élus municipaux font donc le choix de payer 100 $ afin de pouvoir leur présenter des dossiers qui leur tiennent à cœur ».

« D’aucune manière on est obligé de faire une contribution pour rencontrer les gens », réitère M. Roberge. Il souligne en riant n’avoir jamais reçu 100 $ de la part d’un premier magistrat.

Alexandra Labbé, mairesse de Chambly, soutient avoir « toujours connu une belle ouverture » de la part des équipes de cabinets des députés du territoire. « Je n’ai jamais eu à débourser pour rencontrer mes députés, ni au provincial, ni au fédéral. J’ai l’occasion de rencontrer de nombreux ministres à travers des activités de concertation et d’autres représentations sans le moindre coût, ni à titre personnel, ni pour la municipalité », affirme-t-elle. 

« Les interactions entre élus, tous paliers confondus, qui sont nécessaires pour remplir au mieux le mandat qui leur est confié par leurs concitoyens se doivent d’être sans frais », estime quant à lui Denis Paquin, préfet de la MRC de Rouville et maire de Sainte-Angèle-de-Monnoir.

Dans le cadre du dossier du nouvel aréna de Saint-Césaire, le maire, Guy Benjamin, avait rencontré Isabelle Charest, ministre responsable du Sport, du Loisir et du Plein air. Pour ce faire, il n’avait pas eu à payer. « Je dois admettre, par contre, qu’il est difficile de rencontrer des ministres. Il faut passer par des contacts », fait-il valoir.

Activités de financement

Le député de Chambly nuance qu’il arrive, lors de déplacements en région, qu’un ministre rencontre effectivement, parfois, des militants à travers des activités de financement. « Mais le ministre rencontre aussi les préfets, les maires, les présidents de chambres de commerce et les dirigeants d’organismes communautaires. On ne charge pas pour rencontrer les décideurs locaux et régionaux », assure-t-il. M. Roberge précise que les « rencontres sérieuses » afin de faire le tour des « dossiers locaux » ne se font pas dans le cadre des activités de financement. 

Concernant les activités de financement d’un parti politique, Alexandra Labbé dit qu’il est « tout à fait normal qu’une contribution soit exigée, et si je participais à ce type d’événement, ce serait à titre de citoyenne et non pas dans mes fonctions de mairesse ». Denis Paquin juge qu’il est légitime qu’un parti politique qui souhaite organiser une activité de financement mette en « vedette » un de ses membres, comme un ministre. « Un maire qui choisirait de participer à une telle activité devrait le faire, à mon sens, à titre personnel et, par conséquent, en assumer les frais via son portefeuille personnel. Pour ma part, c’est un choix que j’ai déjà fait », termine-t-il.

Guy Benjamin dit avoir déjà payé de sa poche pour rencontrer Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, dans le cadre d’une activité de financement.