Les préposés aux bénéficiaires de M. Legault

Mélodie Côté et Martine Gagnon sont issues de la première cohorte des ‘’préposés aux bénéficiaires (PAB) de M. Legault’’, ayant suivi la formation accélérée en CHSLD. Elles se sont nichées au CHSLD Saint-Joseph de Chambly et témoignent de leur nouvelle vie professionnelle.

Devant l’état d’urgence causé par la conditions de certaines résidences pour aînés, François Legault avait lancé l’appel au début du mois de juin dernier. L’objectif était de recruter 10 000 PAB ayant suivi une formation accélérée offerte par le gouvernement. Parmi ceux-ci, Martine Gagnon et Mélodie Côté œuvrent depuis le mois de septembre au CHSLD Saint-Joseph, basé à Chambly. « Je travaillais déjà en cuisine et je servais les résidants en salle à manger. Quand la COVID-19 est arrivée, tout le monde est tombé en isolement dans sa chambre. Le contact que j’avais avec les résidants s’en est trouvé coupé. J’avais discuté avec les ressources humaines pour le cours de PAB de huit mois, puis est venu l’appel de M. Legault pour la formation accélérée », énonce d’entrée de jeu Martine Gagnon, qui, comme ses homologues, a eu droit à un revenu lors de cette formation.

C’est un parcours plus sombre qui a mené Mélodie Côté vers la profession. « C’est un contexte plus négatif qui m’a menée à ce métier. Mon mari est décédé en janvier 2020. J’ai ensuite perdu mon travail au début de la pandémie. Je manquais cruellement de positif et d’humains dans ma vie. L’appel de M. Legault a été une bénédiction dans ma situation. Quand on m’a annoncé que j’avais été choisie pour la formation, je me suis dit que c’était un nouveau départ pour moi. C’est une deuxième chance pour moi, cette opportunité », exprime celle qui était pâtissière pour des événements à grand déploiement auparavant.

« On n’en a pas, de chronomètre. On entre dans une chambre, on s’en vient offrir les soins, on prend le temps. » – Martine Gagnon

Intégrer un nouveau milieu

À la suite de trois mois de cours et de stages, elles ont officiellement intégré leurs nouvelles fonctions le 21 septembre. Quel accueil les nouvelles PAB de formation accélérée ont-elles reçu de la part des PAB déjà en poste? « On a vu que les PAB en place étaient fatigués. Tous étaient contents de nous recevoir. Je pense aussi que pour eux, nous avons été une bénédiction, car tous avaient besoin de repos […] Je pense qu’ils se demandaient à savoir si la formation réduite allait être complète. À force de nous côtoyer dès les premières journées, ils ont vu que ça allait bien pour nous. C’est sûr qu’il doit y avoir eu des endroits où cela a peut-être moins bien été, mais il ne faut pas oublier que nous sommes arrivées en plein cœur d’une crise », fait part Mme Côté, qui a été jumelée pendant un certain temps avec une PAB d’expérience afin d’intégrer le métier.

« On fait partie de l’équipe. On est PAB, il n’y a pas de différence entre nous et nos collègues […] Il y a des collègues issus de mon école pour qui ça a très bien été et d’autres pour qui ça a été plus difficile, mais avec le temps, il ont appris à travailler ensemble et l’harmonie s’installe », décrit quant à elle Mme Gagnon.

Beau et moins beau

Il a été dit qu’être PAB est une vocation qui demande dévotion dans des conditions pas toujours optimales. Les services rapidement rendus aux résidants en raison du manque de personnel ont été pointés du doigt plus souvent qu’autrement. « Il faut faire la part des choses entre l’empathie et la sympathie. Ce n’est pas un métier évident. On en a entendu des histoires d’horreur. Je trouve que l’on s’attarde souvent au négatif, mais que l’on parle peu du positif. On chante et danse pour nos patients. On met du vernis à ongles, on fait des coiffures, on raconte des histoires, on joue aux cartes. Oui, en ce moment, c’est un temps difficile, car ils voient peu leur famille. Quand j’arrive chez moi, je suis accompagnée de plein de beaux moments. J’ai entendu souvent les mots péjoratifs qu’être une PAB, c’est ramasser de la merde et laver des gens, mais c’est tellement autre chose que ça. Le sourire du résidant fait partie de la paye. Et je pense que l’arrivée des nouveaux PAB permet une plus grande latitude de temps », communique avec le sourire Mme Côté.

« Il y a des gens qui ne parlent pas et qui ne peuvent pas danser, mais juste prendre le temps d’être avec l’une de ces personnes, de lui faire sa toilette, de lui parler, d’en prendre soin et de voir la reconnaissance à travers ses yeux, ça fait la journée. On n’en a pas, de chronomètre. On entre dans une chambre, on s’en vient offrir les soins, on prend le temps. On ne bouscule pas la personne.

C’est sûr que ce n’est pas partout pareil. Je ne peux pas parler pour les autres places, mais ici, c’est notre réalité », ajoute Mme Gagnon.

« L’ajout des PAB apprenants est une plus value et permet des extras. C’est une valeur ajoutée qui permet un nouveau souffle bénéfique dans le réseau », bonifie Isabelle Caron, directrice adjointe à l’hébergement.

Travailler dignement

« Je suis fière d’exercer ce métier. Quand on me demande ce que je fais dans la vie et que je réponds que je suis PAB, les gens me remercient », termine Mélodie Côté.

Pour sa part, Mme Côté se fait qualifier d’« ange » à l’occasion relativement à son poste.