Mr Big: Alain Perreault amené à envier un gros train de vie
TRIBUNAL. L’avocat d’Alain Perreault, accusé du meurtre de la Chamblyenne Lyne Massicotte dans un second procès qui se poursuit au palais de justice de Québec, a continué à orienter sa défense autour de l’important train de vie que l’opération de type Mr
Témoignant toujours derrière des paravents, pour préserver sa véritable identité, Jimmy a convenu que les méthodes d’enquête ont pris une tournure plus critique à partir du scénario 27. À partir de ce moment, le lien de confiance étant solidement établi avec Perreault, les agents étaient munis d’équipement d’écoute et d’enregistrement. Me Beaudoin a fait confirmer au témoin que lors du scénario 29, alors que Perreault a fait le décompte d’une mallette contenant 300 000$, celui-ci a dit n’avoir «jamais vu autant d’argent». L’agent Jimmy ne se souvient toutefois pas si la somme était en coupures de 100$, 50$ ou 20$.
Me Beaudoin a aussi fait relater à Jimmy que dans le scénario 34 l’organisation visitait des condos pour en faire l’acquisition et ainsi permettre de blanchir l’argent illicite. Il a été évoqué que parfois les membres étaient invités à habiter ses propriétés immobilières. Perreault aurait alors montré de l’intérêt en indiquant sa préférence pour l’un des condos visités. Par ailleurs, il a été démontré que le scénario 35 développé autour de la création d’un faux alibi au Casino de Montréal, pour exempter un membre ayant battu un type à mort à Toronto, avait pour but d’illustrer la puissance de l’organisation.
Précédemment, dans le scénario 25, en route vers Val-d’Or pour dépanner un proche du patron, Perreault aurait déduit que la marchandise récupérée dans cette région minière serait sans doute des explosifs. Il a alors souligné à son comparse Jimmy qu’il ajoutait ainsi une lettre à son alphabet au sein de l’organisation. Il faisait référence au concept interne voulant que A réfère à des menues tâches et que Z consistait en des opérations plus graves pouvant aller jusqu’à l’élimination d’une personne.
Selon ce que Jimmy a confié à Me Beaudoin, l’attachement entre lui et Perreault était déjà bien solide à partir du scénario 18. «Après l’altercation avec un mauvais payeur et la récupération de son véhicule de type Hummer, l’objectif était de démontrer l’autorité et le respect envers l’organisation. À notre retour à Québec, raconte-t-il, nous sommes allés manger au restaurant Cosmos, avant d’aller aux danseuses au Carol. En cours de soirée, Perreault m’a confié que je faisais désormais partie de sa vie, au même titre que sa fille et sa mère.»
Boss et défense
Un peu plus tôt, lors du scénario 14, Perreault est mis au courant pour la première fois de l’existence du grand patron, à la suite d’un appel téléphonique inattendu. À sa remarque désinvolte disant «tout le monde à un boss», Jimmy rétorquera «tout le monde a un boss, sauf le boss». Une précision pour insister sur l’importance du patron de l’organisation, qui en mène large et profite de nombreux contacts.
Ce n’est que lors du scénario 15, où un transfert d’armes est simulé à Standstead près des frontières des États-Unis, que Perreault montre une certaine inquiétude sur ce qui se passera s’ils se font arrêter. Jimmy le rassure en indiquant que l’organisation peut compter sur d’excellents avocats. «Ceux-ci te contacteront et on ne te laissera pas tomber», avait insisté l’agent primaire en renforçant les valeurs de confiance et de loyauté.
Le second procès d’Alain Perreault, accusé du meurtre de Lyne Massicotte se poursuit avec les témoignages pour le reste de la semaine des divers agents impliqués dans l’opération Mr Big. En après-midi, mercredi, la Couronne a notamment présenté en preuve la vidéo du scénario 41, montrant l’entrevue finale avec le grand patron ayant conduit aux aveux de l’accusé.