La mairesse de Saint-Mathias poursuit un citoyen

La mairesse de Saint-Mathias, Jocelyne G. Deswarte, intente une poursuite contre l’un de ses citoyens et opposant politique, Sylvain Morissette et lui réclame 20 000 $ pour avoir diffusé des allégations et insinuations diffamatoires à son égard, notamment

Me Daniel Cayer, l’avocat de la mairesse, a déposé une requête introductive d’instance en diffamation contre M. Morissette, le 26 mars, au palais de justice de Saint-Hyacinthe. Le citoyen en cause a formé un regroupement de candidats indépendants qui s’était présenté contre l’équipe de Mme Deswarte aux élections municipales de novembre 2013.

La requête, détaillée dans un document de 26 pages, consiste à démontrer que M. Morissette utilise sa page Facebook pour «régler ses comptes» avec la mairesse en mettant sur pied une «campagne de salissage» contre elle. Me Cayer dresse une liste des fausses allégations et des insinuations mensongères qui ont été formulées à l’endroit de la mairesse.

L’action en justice vise plusieurs déclarations, dont des allégations de corruption, pour laquelle la mairesse demande réparation.

Des « pots de vin»

Le 11 novembre 2014, M. Morissette a mis en ligne une lettre ouverte d’un citoyen qui critiquait l’administration de Jocelyne Deswarte et a ajouté son commentaire personnel. Une citoyenne de Saint-Mathias, Isabelle Bolduc, a alors commenté ce texte comme suit : «Depuis l’apparition de cette fameuse dame. Tous tourne carrer. Rien est fait ou penser, a oui j oubliai  ses poche ses benefice et lespot de vin eux sont réfléchi et son directement liee a ses poche a elle.» (sic) Le commentaire est resté en ligne pendant treize jours.

Une mise en demeure a été envoyée à Mme Bolduc et à M. Morissette, leur demandant de se rétracter et de s’excuser. La première a accepté, mais le second a refusé.

Un autre commentaire, celui-ci formulé par M. Morissette, laissait croire que « les fonds publics sont gérés de façon partisane » à Saint-Mathias, selon la poursuite.

Mensonge

C’est ce qui a poussé la mairesse de St-Mathias-sur-Richelieu à déposer sa requête. «On envoie les gens à la guillotine pour un mensonge», a-t-elle affirmé en entrevue, faisant référence au sort que M. Morissette lui aurait réservé.      

La mairesse veut mettre un terme à ses actions et croit que cette poursuite pourrait protéger d’autres citoyens.

« On a le droit de faire des commentaires »

Interrogé au sujet des allégations de corruption, M. Morissette ne se reproche rien. « On est en démocratie. Tout le monde a le droit de faire des commentaires à droite et à gauche, tant et aussi longtemps que c’est logique. Quand la femme [Isabelle Bolduc] a fait son commentaire, je lui ai dit d’arrêter avec ça et j’ai ôté son commentaire, mais il parait que c’était trop tard. C’est juste ça », soutient-il.

Dans la requête, Me Cayer fait allusion aux ambitions politiques de M. Morissette, principalement de sa volonté d’accession à la mairie en 2017. Le citoyen dit toutefois ne plus avoir ces aspirations.

La présentation de la requête devant la cour se fera le 4 mai prochain.

La mairesse a assuré que la municipalité ne payerait pas pour les démarches judiciaires. «Dans les circonstances, comme le défendeur, de par son comportement, a suscité, voire souhaité ladite action en justice, il est normal qu’il assume personnellement les honoraires judiciaires de la mairesse, afin qu’elle et la Municipalité n’aient pas à les payer à même les deniers publics», est-il écrit dans la requête.