« Il m’a sauvé la vie »

Un incendie s’est déclaré lundi dernier rue Anne-le-Seigneur à Chambly. Le bilan, uniquement matériel, aurait pu être pire.

Lundi matin, aux alentours de 10 h, rue Anne-le-Seigneur. Des flammes de plusieurs mètres de haut jaillissent sur le toit d’une maison et lèchent le ciel de Chambly. Autour de la propriété, des dizaines de pompiers s’affairent pour éteindre l’incendie et protéger la maison voisine.

« Je travaillais dans mon sous-sol. J’étais loin de me douter que le feu avait pris dans mon garage. » – La victime de l’incendie

Philosophe, le propriétaire de la maison incendiée résume les événements. « Je travaillais dans mon sous-sol. J’étais loin de me douter que le feu avait pris dans mon garage. C’est une personne qui est venue cogner à ma porte à plusieurs reprises pour me le signaler. Il s’appelle Michel, c’est un ancien policier et vit sur la rue Jean-Lynch. C’est tout ce que je sais Grâce à lui, je suis sorti de chez moi. Je crois bien qu’il m’a sauvé la vie. Car le pire qui pouvait arriver est que je reste coincé dans ma maison. »

L’origine du feu semble être connu. « Ce serait de vieux cendres dans le bac à compost qui auraient tout embrasé, regrette l’occupant des lieux. Le feu a démarré dans l’arrière-cour. Les flammes ont gagné ensuite l’extérieur de la maison et le garage. C’est la raison qui explique le non-signalement des détecteurs. Le temps que la fumée arrive à l’intérieur de la maison, j’étais déjà dehors. »

Sur le trottoir, les voisins dont la maison a été partiellement touchée par les flammes assistent à la scène. « Nous sommes sous le choc. Le feu a atteint la maison de manière superficielle mais il devrait y avoir tout de même des dégâts car les pompiers ont arrosé pour éviter la propagation de l’incendie. »

L’heure est aux discussions avec les assureurs et les compagnies de construction. « Beaucoup de gens m’ont contacté mais je ne suis pas mal pris, poursuit la victime, résidente de la propriété depuis 2015. La grande majorité des dégâts est du matériel remplaçable. Concernant la maison, nous allons la reconstruire à l’identique. »

Légèrement en retrait, Jacques Lainesse, Serge Legault et Yves Presseau ont monté une table où les victimes et les pompiers peuvent se servir en boissons et nourriture. « Cela fait 25 ans que l’on suit les pompiers, résume Jacques Lainasse. Moi-même, je suis un ancien pompier. On peut dire que c’est une passion. » Membres de l’Association des pompiers auxiliaires de la Montérégie (APAM), ils s’investissent bénévolement.

Le service de l’APAM

L’association de 40 membres procède en moyenne à 90 interventions chaque année sur un territoire de 89 municipalités en Montérégie. « Nous sommes un service essentiel, assure Eugène Zalesny, directeur de la caserne à Rougemont. Nous opérons sur un territoire de 7 582 kmpour plus d’un million d’habitants. Nous limitons notre rayon d’action pour le moment à 1h30 de trajet depuis notre caserne. Les deux premières heures suivant l’appel d’un sinistre sont primordiales. Les pompiers ont vingt minutes d’oxygène dans leur équipement et nous devons être présents pour les assister ainsi que les victimes. Les civils sortent souvent de leur maison dans la précipitation sans habit, même en cas de grand froid. Nous sommes là pour les soutenir et les équiper. »

Le mot-clé de la structure est la reconnaissance. « C’est notre salaire, poursuit Eugène Zalesny, qui rêvait d’être pompier. Les gens nous remercient pour notre apport. D’un autre côté, on aimerait aussi être reconnu officiellement comme service essentiel pour avoir des subventions. Près de 40% de nos marchandises sont des dons. »