Une coalition pour la conservation

Plus que jamais préoccupés par le sort des collines montérégiennes, qui incluent le mont Rougemont, les organismes de conservation font front commun pour demander un plan d’action.

Les collines montérégiennes marquent le paysage de la région métropolitaine, de la Montérégie et de l’Estrie, et font partie du quotidien de plus du tiers des Québécois. Or, les défis rattachés à leur protection et à leur mise en valeur demeurent nombreux.

Pour faire progresser le dossier, neuf organismes de conservation s’unissent en créant une coalition pour que leurs préoccupations quant au sort des collines montérégiennes soient portées d’une même voix auprès des instances municipales et gouvernementales. La Coalition souhaite relancer les efforts de concertation et accélérer l’élaboration d’un plan d’action régional qui sera accompagné de mesures au plan réglementaire et financier. Dix ans après le dépôt d’un diagnostic portant sur l’état des Montérégiennes, la création d’un groupe de travail à la Communauté métropolitaine de Montréal, annoncée en août 2021, donne espoir à la Coalition de réaliser des gains significatifs d’ici 2025.

Chaque organisme surveille de près son territoire et travaille à réaliser des gains à l’échelle locale pour assurer la protection des milieux les plus sensibles. « Mais une véritable protection doit tenir compte de ce qu’il adviendra sur un horizon à très long terme. Prendre parole de manière regroupée nous permet de joindre la population et les décideurs publics et que ces derniers entérinent des statuts particuliers et permanents de protection », souligne Pierre Pontbriand, coordonnateur, Association du mont Rougemont.

La Coalition interpelle 22 municipalités, 9 MRC, 2 agglomérations, la Commu-nauté métropolitaine de Montréal (CMM) et les gouvernements provincial et fédéral pour assurer la pérennité des collines montérégiennes, qui se résume en cinq grandes actions : la protection, l’accessibilité, la connectivité, la reconnaissance et le soutien des collines montérégiennes.

« Prendre parole de manière regroupée nous permet de joindre la population et les décideurs publics. » – Pierre Pontbriand

Une pression accentuée

Les membres de la Coalition constatent une hausse marquée de l’achalandage et une croissance du développement des collines montérégiennes qui, combinées aux effets des changements climatiques, contribuent à l’accélération de la dégradation de leurs milieux naturels. Préoccupée par la situation, la Coalition rappelle l’urgence de collaborer et d’agir pour identifier et mettre en œuvre les bons outils ainsi que le financement adaptés à chaque milieu pour reconnaître l’importance du contexte et réaliser des actions primordiales visant à protéger, à restaurer et à connecter ces milieux naturels essentiels pour le bien-être de la collectivité.

Dix ans se sont écoulés depuis la collaboration des organismes de conservation à l’élaboration d’un diagnostic identifiant les enjeux relatifs à la protection et à la mise en valeur des collines montérégiennes. Selon Pascal Bigras, directeur général de Nature-Action Québec, « ce diagnostic est toujours d’actualité. La nécessité de limiter les usages incompatibles avec la mise en valeur des Montérégiennes demeure, et le besoin d’encadrement des interventions au moyen d’une réglementation, de normes, de programmes d’éducation et de mécanismes de concertation Diagnostic p. 93 est manifeste ».

Appel à l’action et à la concertation

En 2016, les participants aux assises, organisées par la Conférence régionale des élus (CRÉ) de la Montérégie-Est, avaient identifié l’importance de produire un plan d’action conjoint s’inscrivant dans une vision commune

Cinq ans plus tard, les organismes de conservation sont toujours en attente de ce plan d’action conjoint. Comme gestionnaires et acteurs sur le territoire, dont certains depuis plus de cinq décennies, les membres de la Coalition lancent un appel auprès de tous les intervenants pour que soient posées dès maintenant des actions concrètes et concertées. Des démarches ont été entreprises pour inclure d’autres acteurs de la conservation qui œuvrent sur le territoire.