Un dépôt de terre illégal à Carignan

Un citoyen de Carignan a informé le journal que des camions allaient décharger de grandes quantités de terre sur un terrain du chemin du Coteau-de-trèfle sud, à Carignan. Après vérifications, cette opération n’est pas légale.

Le Carignanois explique que le site est un ancien dépotoir. Un peu avant que le confinement ne commence, il a remarqué que des camions circulaient et allaient déposer des chargements de terres, possiblement contaminées, à cet endroit. « Des centaines de camions défilent jour après jour et déchargent sans aucun contrôle », souligne-t-il.

L’homme s’inquiète pour la qualité de son eau, puisqu’il est approvisionné par un puits artésien. Il estime qu’elle n’est plus potable. « On est un quartier adossé a ce site malheureusement, et notre situation se vit aussi chez nos voisins », avance le citoyen. Il mentionne également que le secteur est agricole.

Il déplore qu’une « entreprise vienne polluer la campagne loin des regards, car c’est facile. »

« Une sanction administrative pécuniaire de 10 000 $ a été imposée à l’entreprise propriétaire du terrain pour avoir permis l’émission de contaminants. » – Daniel Messier

Aucune autorisation

La Ville de Carignan et le ministère de l’Environnement sont au courant de la situation. Chacun indique qu’aucune autorisation n‘a été formulée. Une pancarte installée sur le chemin, par la Ville, interdit tout dépôt de matières.

Le ministère de l’Environnement est chargé du dossier. Le porte-parole du ministère, Daniel Messier, souligne que deux inspections ont été effectuées sur les lieux récemment, soit les 26 mars et 27 avril. « Des échantillons ont été prélevés. Le ministère appliquera sa directive sur les manquements selon les résultats qui seront reçus. Aucun recours n’est exclu pour s’assurer de la conformité du site et pour minimiser les risques environnementaux qu’il pourrait représenter », avance-t-il.

Ancien dépotoir

La Ville de Carignan mentionne que le site a déjà été utilisé comme dépotoir entre 1958 et 1975. C’est le ministère de l’Environnement qui a la responsabilité d’encadrer les anciens lieux d’élimination de matières résiduelles.

« Le ministère assure un suivi de ce dossier depuis plusieurs années. Un avis de non-conformité a été transmis le 18 octobre 2019 et une sanction administrative pécuniaire de 10 000 $ a été imposée le 9 mars à l’entreprise propriétaire du terrain pour avoir permis l’émission de contaminants à l’environnement », précise M. Messier.

Le propriétaire de l’endroit est une compagnie à numéro qui est basée à Montréal. Il n’a cependant pas été possible de parler à un représentant.

Selon les informations obtenues par le journal, ce n’est pas la première fois que de la terre contaminée est acheminée à cet endroit. La même opération avait aussi eu lieu il y a une dizaine d’années. Des matières y avaient été acheminées illégalement.