La tasse réutilisable est refusée à certaines places

La majorité des commerces du territoire acceptent qu’un client présente sa tasse réutilisable afin de la remplir de café. Ce n’est pas le cas du McDonald’s ni du Presse Café (PC) à Chambly.

« On ne peut pas prendre la tasse et verser directement dedans. C’était à cause de la COVID », mentionne une employée du McDonald’s de Chambly. Au McDonald’s et au PC, lorsqu’un client se présente avec sa tasse réutilisable, la façon de procéder est la suivante : l’employé met le café du client dans un verre jetable, remet le verre jetable au client et le client remplit lui-même sa tasse réutilisable. « Moi, je ne touche pas à votre tasse, monsieur », indique une employée du PC.

Pourtant, les employées des deux commerces chamblyens confirment qu’elles prendront un billet de 5 $, véritable nid bactériologique, remis par un client. La métaphore de l’« argent sale » est on ne peut plus vraie. Des chercheurs de l’Université de New York ont mené une étude visant à vérifier combien de bactéries sont présentes sur les pièces et les billets en circulation. Plus de 3 000 types de bactéries ont été identifiés.

« Moi, je ne touche pas à votre tasse, monsieur », – Employée du Presse Café

Ils ont dit oui

Parmi les entreprises interpellées, Café MJ et cie, le Café Viridi, Le Garde-Manger de François, le Tim Hortons de l’avenue de Bourgogne et le Starbucks du Faubourg Carignan acceptent volontiers la tasse réutilisable. Audrey et Léa, copropriétaires du Café Viridi de Chambly, voit initialement en cette façon de faire l’occasion de réduire la production de déchets. « Si l’on peut ne pas utiliser un de nos verres, tant mieux », expriment-elles à l’unisson.

Outre l’aspect environnemental, les deux entrepreneures y dénotent également un avantage financier. « C’est plus avantageux d’utiliser la tasse des gens », conviennent celles qui en sont même venues à confectionner une tasse réutilisable à l’effigie de leur entreprise.

McDonald’s Canada n’avait pas répondu aux multiples demandes d’entrevue au moment d’écrire ces lignes.

Pendant la COVID-19

Au cœur de la COVID-19, le contact physique entre l’humain et le matériel est devenu limité. Il n’était plus possible de remettre à un commerçant son contenant réutilisable. Plus tard, lors d’assouplissements, certains commerces ont accepté à nouveau la tasse en la remplissant sans contact. « Le client la déposait sur le comptoir et nous la remplissions, sans faire de design dans le lait », évoquent les deux femmes d’affaires.

Il arrive cependant qu’un client dépose une tasse réutilisable sale. « Je demande au client s’il peut aller la rincer. Parce que je sens qu’elle est restée trois jours dans l’auto. Ou simplement demander qu’il la dévisse et qu’il garde le couvercle », affirment les propriétaires du Café Viridi.

Astuce simple

Parmi les entreprises qui acceptent les tasses réutilisables, certaines mesurent toutefois la quantité du café à l’aide d’un verre jetable avant de transférer le liquide dans la tasse réutilisable du client. De petits pichets lavables de différentes dimensions pour couler le café dans les tasses réutilisables du client sont ce qu’utilisent d’autres tenanciers de café afin d’éviter de gaspiller un verre. « Tu finis par connaître la grosseur de ton pichet. Tu sais que pour un régulier, par exemple, tu atteins un certain niveau », complètent Léa et Audrey, dans une optique de gaspiller le moins de matière dans la manœuvre.