De plus en plus d’opossums en Montérégie

Après les cerfs de Virginie, les opossums de Virginie (d’Amérique) débarquent en Montérégie.

Il n’est presque plus rare de voir des opossums en hiver, aux abords des habitations en Montérégie, là ou il y a de la nourriture.
C’est le genre de visite qu’a eue Hélène Giroux sur le balcon de chez elle, rue Saint-Joseph à Chambly. « J’ai vu, en l’espace de deux mois, deux bébés différents sur mon balcon. Ils n’avaient pas la même couleur. Je nourris les oiseaux. Ça a dû les attirer. Je ne veux pas qu’ils m’envahissent », a-t-elle indiqué au journal.

L’opossum, qui ressemble à un rat blanc, peut avoir la grosseur d’un chat lorsqu’il est adulte et mesurer entre 60 et 80 centimètres pour six kilogrammes. La femelle, quant à elle, est légèrement plus menue.

L’animal et de plus en plus vu en Montérégie, où il arrive à mieux s’acclimater avec les hivers plus doux que connaît le Québec, un des effets du réchauffement climatique. Il demeure quand même peu adapté aux grands froids. « Bien qu’aucun inventaire n’ait visé à déterminer le nombre d’opossums en Montérégie, les opérations de suivi de la couverture vaccinale de la rage du raton en Montérégie entre les années 2012 et 2017 ont permis de mieux connaître l’évolution de son abondance. Nous avons des mentions d’opossums au Québec enregistrées depuis 1976. Cependant, celles-ci ont augmenté depuis le début des années 2000. L’opossum est maintenant bien établi, surtout dans la région de la Montérégie (Haut-Richelieu), bien qu’encore à faible densité », d’indiquer au journal Dominique David, porte-parole de la Direction générale du secteur métropolitain et sud du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs.

Un animal sauvage
La progression de l’opossum ne risque pas de s’arrêter, car il ne faut que treize jours, après l’accouplement, pour que la femelle soit prête à mettre bas. Elle peut ainsi donner naissance à plus de 20 petits par portée.

L’opossum n’est pas un animal dangereux. Cependant, « lorsque l’animal se sent menacé, il peut pousser des cris ou des grognements tout en montrant les dents. Il peut également sécréter un liquide malodorant et feindre la mort en restant immobile, couché sur le côté, la bouche ouverte en cas de danger grave. Il ne faut surtout pas le toucher à ce moment pour éviter les risques de morsures. Lorsque le danger est passé, il reprend conscience et s’enfuit », précise la porte-parole.
En cas de morsure par un animal sauvage, vous devez contacter Info-Santé. Si votre animal de compagnie a été mordu par un animal sauvage, vous devez vous adresser à votre vétérinaire, qui pourra le prendre en charge.

Au même titre que plusieurs autres mammifères, les opossums sont aussi susceptibles de contracter des maladies, dont la rage, mais le risque est très faible et ils en sont rarement infectés.« Aucun cas d’opossum porteur du virus de la rage n’est documenté au Québec. À noter qu’il peut également être affecté par la maladie de Lyme et la transmettre », fait remarquer Mme David.

Pour les éloigner
Mme Giroux cessera de nourrir les oiseaux et gardera un œil sur ses chats, qui pourraient être attaqués par le nouveau venu, même si l’opossum, omnivore, préférera s’attaquer à de plus petits animaux tels insectes, grenouilles, lézards, serpents, souris, oisillons, jeunes écureuils …

Selon le ministère de la Faune, des Forêts et des Parcs, le réflexe de Mme Giroux de ne plus nourrir les oiseaux est le bon. Le Ministère préconise en effet de réduire les sources de nourriture ou d’abri qui pourraient inciter les opossums et autres animaux sauvages à s’établir dans sa cour.

Déclaration obligatoire
À l’instar d’autres espèces comme le lynx roux, le carcajou, le dindon sauvage, le cougar, le renard gris, le cerf de Virginie et le coyote, l’opossum est un animal à déclaration obligatoire. C’est-à-dire que si l’animal est mort ou blessé, vous devez signaler sa position aux autorités.

« L’opossum fait partie des espèces à déclaration obligatoire. Les déclarations permettent au Ministère de mieux documenter l’évolution de l’aire de répartition de l’espèce. Il faut toutefois savoir que cette obligation vise uniquement un opossum blessé ou mort. Le portrait n’est donc que partiel, puisque les animaux vivant en liberté aperçus par les citoyens ne sont pas visés par une obligation de déclaration. »

Pour signaler un animal à déclaration obligatoire, blessé ou mort, à un agent de protection de la faune, il faut communiquer avec S.O.S. Braconnage du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs en composant le 1 800 463-2191 ou en écrivant à centralesos@mffp.gouv.qc.ca.

Par ailleurs, l’opossum ne peut être ni chassé, ni piégé. S’il est capturé accidentellement, il doit être remis en liberté aussitôt s’il est indemne et vivant.