Participation citoyenne en baisse au scrutin municipal

Tous les quatre ans, les villes québécoises se transforment en mosaïques de visages alors que les pancartes électorales apparaissent un peu partout. Les candidats aux sièges municipaux tentent alors de relever un défi de taille : inciter leurs concitoyens à voter pour eux.
Or, en faisant exception des élections scolaires, le scrutin municipal est le moins couru de tous. Pourtant, il est celui qui a l’impact le plus direct sur les citoyens. Selon le Directeur général des élections, 60 % des infrastructures publiques sont sous la responsabilité des municipalités.

47,2 %
C’est le taux de participation moyen au Québec pour les dernières élections municipales.

Dans les villes du territoire du Journal de Chambly, la participation de la population au scrutin municipal entre 2009 et 2013 est en baisse de 4,2 %, en moyenne, sauf à Saint-Mathias-sur-Richelieu.
Ce chiffre résulte d’un écart important entre le taux de participation des villes de Carignan, Chambly et Saint-Césaire, d’un côté, et de l’autre Sainte-Angèle-de-Monnoir et Marieville.
Le plus grand recul observé est à Carignan. De l’élection municipale de 2009, à celle de 2013, le taux de participation dans cette municipalité a dégringolé de 8,1 % pour se situer autour de 40,8 %. En 2017, le maire René Fournier brigue un deuxième mandat. Il affronte le conseiller municipal de longue date, Patrick Marquès.
La deuxième ville du territoire à avoir perdu le plus de participation est Chambly avec 44,4 % soit 6,3 % de moins lors du dernier scrutin. Lors d’un vox-pop éclair, le Journal a interrogé une dizaine de personnes dont la majorité disait s’intéresser très peu à la campagne électorale. La plus grande partie compte tout de même aller exercer son droit de vote le 5 novembre prochain puisqu’il s’agit, selon eux, d’un devoir de citoyen. Ces élections opposeront le maire sortant, Denis Lavoie et le conseiller Steeves Demers. Ce dernier a déjà fait partie de l’équipe du maire.
Du côté de Richelieu, le pourcentage de participation a perdu 5,3 % comparativement à 2009. À la dernière élection municipale, seulement 39 % des électeurs richelois admissibles se sont déplacés aux urnes. Cette année, il pourrait ne pas avoir de scrutin puisqu’à ce jour, seule l’équipe du maire Jacques Ladouceur a officiellement présenté sa candidature. Une élection par acclamation se pointe donc à l’horizon.

60 %
C’est le pourcentage des infrastructures publiques qui sont sous la responsabilité des municipalités, selon le Directeur général des élections.

Non loin du taux de participation de Richelieu, Marieville avec 39,2 % et Sainte-Angèle avec 37,9 % sont bonnes dernières. Leur taux de participation n’a connu qu’un faible recul d’à peine 1,3 % et 0,4 % entre 2009 et 2013, respectivement. Pour les élections actuelles, à Marieville, Gilles Delorme et Caroline Gagnon se livreront une chaude lutte pour prendre les rênes de la Ville. Dans la petite municipalité de Sainte-Angèle, Denis Paquin, Francis Côté et Bernard Petit veulent succéder au maire sortant, Alain Carrier.
Dans tous ces cas pour ces sept municipalités, le taux de participation se situe en dessous de la moyenne provinciale au palier municipal qui s’établit à 47,2 %
Provincial
Bien que plus populaires, les élections provinciales de 2014 ont également suscité moins d’intérêt que celles de 2012. Pour ces mêmes périodes, la circonscription de Chambly a connu une baisse de 6,88 % d’électeurs qui ont voté.
Un taux semblable pour la circonscription d’Iberville qui est passée de 77,99 à 71 % lors de ces mêmes élections générales.
Exceptions
Saint-Mathias est la seule ville où le taux de participation a augmenté aux élections municipales. Celui-ci était de 38,6 % en 2009. Il a grimpé à 47 % pour aller rejoindre la moyenne provinciale en gagnant 8,4 % au dernier scrutin.
En ce qui concerne Saint-Césaire et Rougemont, aucune donnée n’était disponible sur le taux de participation de 2013. À Saint-Césaire, c’est seulement dans le district 3 qu’il y aurait une élection.
Au niveau fédéral, les deux circonscriptions du territoire ont augmenté leur pourcentage de vote. L’ancienne circonscription de Chambly–Borduas avait cumulé une participation de 70,62 % en 2011. Quatre ans plus tard, le comté redessiné de Belœil–Chambly avait mobilisé 74 % de ses électeurs. Quant à Shefford, en 2011, 64,94 % des électeurs s’étaient déplacés aux urnes alors qu’en 2015, c’étaient 68,16 %.
Lors des prochaines élections fédérales, le NPD risque d’être un adversaire de taille pour le Parti libéral de Justin Trudeau. L’élection de Jagmeet Singh à la tête des néo-démocrates pourrait diviser le vote libéral.