Un rejet majoritaire

Lors de l’assemblée ordinaire du conseil de Ville du 31 août, les élus de Chambly ont voté majoritairement en défaveur de l’adoption du Programme particulier d’urbanisme du centre-ville (PPU).

Après avoir été proposé par le conseiller Carl Talbot et appuyé par le conseiller Richard Tétreault, l’avis de motion est passé aux votes à la demande du conseiller Mario Lambert. Par ordre croissant de districts, les élus ont manifesté leur position sur le sujet.

« Dans la dernière année, avec le travail fait à la fois interne et externe avec la firme et les différentes consultations, quant à moi, je suis confortable avec le résultat du PPU en place pour aller de l’avant », a résumé brièvement Carl Talbot, conseiller du premier district, qui a voté pour.

Mario Lambert, conseiller du deuxième district, a ensuite pris la parole. « C’est un projet important qui va engager la Ville et les citoyens pour de nombreuses années à venir […] tout baignait pour moi jusqu’à ce que, dans une réunion, madame la mairesse fasse allusion à une croyance tenace que la Ville doit se montrer d’une certaine conciliance avec les promoteurs. » M. Lambert renchérit, se disant agacé par le fait d’adopter un projet qui s’étale sur plusieurs décennies tout juste avant des élections. Il fait appuie qu’il est possible qu’après celles-ci, la moitié des conseillers actuellement présents ne soient plus autour de la table. Le conseiller termine son allocution en votant contre.

Marie Lise Desrosiers, conseillère du troisième district, s’est exprimée à son tour. Elle considère l’ensemble du PPU somme toute intéressant tout en y décelant des incohérences. « Ce qui me freine dans l’adoption du règlement, c’est le zonage incitatif. » Le zonage incitatif auquel elle fait référence, c’est un outil d’aménagement urbain permettant à une municipalité de consentir à un promoteur immobilier un assouplissement des restrictions de zonage en échange de la réalisation additionnelle d’aménagements ou d’équipements d’intérêt public. « Je pense que nous ne sommes pas prêts à adopter ce PPU et avons besoin encore d’un temps de réflexion afin d’aller un peu plus loin. » Souhaitant évaluer également la façon d’employer l’outil de zonage autrement que par des stationnements supplémentaires, Mme Desrosiers a voté contre.

« Effectivement, le PPU n’est pas parfait, mais rien n’est coulé dans le béton. C’est une vision du futur qui rendra peut-être contents les jeunes de demain. Je suis en faveur du PPU », a résumé le conseiller du quatrième district, Richard Tétrault, en ajoutant sa voix au camp du pour.

« Le PPU marquera Chambly pour les prochaines générations à venir. Personne dans la salle n’en verra probablement la fin de son vivant. Or, il est important que ce geste soit pensé […] on n’a pas eu de rencontres directes avec les citoyens sur ce dossier. Au niveau citoyen, on doit leur permettre de rencontrer le consultant et de s’exprimer », défend Serge Gélinas, conseiller du cinquième district. Reconnaissant plusieurs points positifs au sein du PPU, mais voyant la fin du mandat des élus approcher, M. Gélinas a, à son tour, voté contre.

Luc Ricard, conseiller du sixième district, expose sa vision. « Ce plan apportera une nouvelle dynamique au centre-ville. Ça fait longtemps qu’on l’attend à Chambly et l’ancienne administration avait tout bloqué. Je trouve que c’est un beau projet et il est temps que l’on avance », a mentionné le conseiller en votant pour.

« Les gros projets de la sorte demandent énormément de temps et de travail. Je suis déçu de voir une administration qui se flattait d’être transparente proposer un projet majeur à la veille d’une élection en refusant une consultation publique », revendique Jean Roy, conseiller du septième district qui, considérant l’adoption prématurée, a voté contre le PPU.

C’est Julie Daigneault, conseillère du huitième district, qui a fermé la marche chez les conseillers. Faisant référence au zonage incitatif nommé précédemment, Mme Daigneault souhaiterait que « les élus se positionnent sur le fait d’avoir des mesures environnementales et écologiques plus grandes et plus fortes nous permettant de nous démarquer à Chambly […] je veux que mes enfants puissent vivre dans des espaces verts […] offrir des stationnements en échange de la possibilité de construire un ou deux étages de plus, c’est manquer de vision à long terme », a-t-elle synthétisé avant de voter contre.

La mairesse, Alexandra Labbé, a clos le tour de table en s’adressant aux élus ayant voté contre. « On avait un consultant émérite. Ce soir, vous avez voté sur un projet qui nous apportait un centre-ville hyper intéressant, mais on dit non à tout ça car on a mal saisi quelques éléments et parce que l’on n’a pas posé les questions en séance de travail. »