La fin d’une ère

Après 16 ans à titre de premier magistrat de la Ville de Richelieu, le maire Jacques Ladouceur tire sa révérence. Le Journal de Chambly fait un retour avec celui-ci sur ses quatre mandats.

En 2005, qu’est-ce qui vous a motivé à devenir maire de Richelieu?

J’assistais depuis plusieurs années aux séances du conseil. Je trouvais que l’information qui était véhiculée ne répondait pas aux questions des citoyens. Je trouvais important de donner la bonne information aux citoyens sur les projets pour que ceux-ci comprennent les dossiers. Souvent, ils sortaient plus mélangés qu’autre chose. Je m’étais dit que ‘’si j’étais maire, je m’arrangerais pour que l’information circule le mieux possible’’.

Comment était Richelieu dans son ensemble à ce moment-là?

La Ville venait de fusionner. Donc, il y avait beaucoup de travail à faire. Elle était en évolution.

Après ces 16 années, quel legs laissez-vous à Richelieu?

Quand je suis entré en poste en 2005, le fonds de roulement était à 115 000 $; on est maintenant rendus à 900 000 $. On s’est donné des outils de la sorte. J’ai toujours avancé sans regarder derrière. On a aligné les projets. Avoir maintenu le CLSC sur le territoire de la Ville de Richelieu a été dans nos premiers projets vraiment intéressants pour les citoyens. Par la suite, on a prolongé le réseau d’aqueduc et d’égouts jusqu’à la montée Daigneault. Un des derniers accomplissements, c’est une nouvelle caserne moderne qui comblera les besoins pour les prochaines décennies. On a refait le bâtiment de la piscine municipale, qui est devenu un chalet intéressant pour la population.

Pouvez-vous cibler votre plus beau moment à titre de maire?

Je dirais quand on a fêté le 150e anniversaire de la Ville de Richelieu; j’étais très fier. L’inauguration du chalet du parc Florence-Viens était un très beau moment.

Pouvez-vous cerner le moment le plus difficile à titre de maire?

La poursuite que j’ai dû entamer contre un citoyen pour diffamation et atteinte à ma réputation, ça m’a laissé des cicatrices. Je n’ai jamais compris le pourquoi du comment on en était rendus là; ça n’avait aucun sens. Je pense que dans chaque municipalité, il y a toujours un ou deux citoyens qui sont, disons, plus actifs que d’autres. Ça m’a marqué. Ça a été le moment le plus triste de mes mandats.

Pouvez-vous cibler un geste que vous avez posé à titre de maire et que vous avez regretté avec le recul?

Vers 2009, on avait le projet de la Promenade historique sur la rivière Richelieu; un super beau projet. Sauf qu’il aurait fallu, stratégiquement, pour que le projet passe, le retarder un peu, car certains en ont fait un enjeu électoral. Il a été démoli alors que ça aurait été un très beau projet pour la Ville. J’étais allé chercher pas loin de 85 % de la subvention. Encore là, un ou deux individus ont voulu saboter le projet et ont désinformé la population au complet. À refaire, j’attendrais que l’élection passe. Si l’on avait ça aujourd’hui, les gens en seraient fiers.

Quand on se retire, comment souhaite-t-on que ses citoyens parlent de nous?

En bien, c’est sûr. Je n’ai rien à me reprocher et j’ai toujours été transparent. Pour moi, la justice, c’est important et l’injustice me pue au nez. Donc, toutes les décisions que j’ai prises n’étaient pas pour une personne, mais bien pour la majorité des gens. Si les gens peuvent retenir que j’étais une personne intègre, honnête et transparente, j’en serais bien content.

Qu’est-ce qui vous attend après la mairie?

La to do liste! Seize ans de vie politique, ce sont autant d’années d’absence à la maison, souvent reliée à l’aspect familial. Mon épouse m’attend. Là, on est rendus avec trois petits-enfants, un quatrième en route, ça change l’horaire d’une semaine. Ce sont de beaux moments à prendre là, car ils ne reviendront pas. Vivre à fond la vie familiale le plus possible. Beaucoup de petits projets à faire, se reposer, visiter, je pense que ça va faire du bien.