Duel pour la mairie à Rougemont

Guy Adam et Frédérick Leroux se font la lutte à Rougemont pour le poste de maire, laissé vacant par Michel Arseneault.

Pour ceux qui ne vous connaissent pas, présentez-vous, s’il vous plaît.

Guy Adam (G. A.) : J’ai 70 ans. Je suis ingénieur de formation. Je travaille depuis une quarantaine d’années comme ingénieur dans le secteur de l’environnement. Je suis propriétaire d’une ferme à Rougemont, dont 140 arpents sont situés dans la montagne. J’exploite une érablière, j’ai un verger de 1 200 pommiers et on cultive de petits fruits et des légumes. Je suis propriétaire ici depuis 1996 et résidant permanent depuis 2010.

Frédérick Leroux (F. L.) : J’ai 46 ans. J’installe des systèmes de communication dans les camions de pompiers et les ambulances. Je suis nouveau papa d’une fille de 7 mois. Je demeure à Rougemont depuis 12 ans.

Qu’est-ce qui vous lance à la mairie?

G. A. : Mon savoir-faire technique et en gestion me permettent d’améliorer la qualité de vie des citoyens. Je souhaite mettre cette expérience au profit de la Municipalité.

F. L. : Je trouve que le citoyen ordinaire est mal représenté. Je souhaite le représenter. Je suis un gars du peuple, j’ai le langage du peuple. Ça manque de présence. Quand je suis arrivé à Rougemont, il y avait plein d’activités pour le citoyen (marathon, Fête des neiges, etc.). Maintenant, tout ce qu’il reste, ce sont les Fêtes gourmandes. Les entrepreneurs pensent à eux et non aux citoyens.

Quels sont les principaux enjeux à Rougemont?

G. A. : Il y a des enjeux, comme les problèmes de vitesse. Il y a la question des services aux aînés, comme offrir un meilleur système de mobilité. J’aimerais raviver la notion de Municipalité amie des aînés (MADA).

F. L. : J’aimerais que l’on exploite davantage les infrastructures déjà existantes, mais qui sont sous-utilisées, et permettre d’alléger le fardeau fiscal. Présentement, on a des bâtiments qui sont vides pour lesquels les citoyens paient. J’aimerais favoriser le développement et faire grossir la population. On vient de faire creuser un puits pour augmenter notre capacité en eau. J’entends souvent les citoyens me dire qu’ils se ramassent avec de la roche dans leur robinet. Cette roche, c’est du manganèse, et j’aimerais y trouver une solution, car ça bloque les tuyaux.

Quelle est votre vision du mont Rougemont, qui est privé mais sur lequel circulent des usagers qui n’y sont pas propriétaires?

G. A. : C’est un joyau que nous avons dans la municipalité. Il y a un problème concernant le sentier de la croix. Des propriétaires ont vécu des abus et ont fermé l’accès. J’aimerais trouver une façon de redonner la montagne dans le respect des propriétaires. J’en suis un moi-même. Quand je vois quelqu’un sur ma propriété, ça m’agace, mais j’espère pouvoir trouver une solution gagnante pour les marcheurs qui veulent utiliser la montagne de façon ordonnée et le droit des propriétaires. Concernant les changements climatiques, il faut aussi éviter les coupes intensives en forêt sans raison d’être. Ça concerne Rougemont, mais c’est un enjeu global.

F. L . :  Pour le chemin de la croix, il y a des solutions qui s’y prêtent. Des chemins pour monter, il y en a d’autres. Les gens ont été irrespectueux des terrains privés. Certains vont manger dans la montagne et y laissent leur stock. Ça explique en partie la colère des propriétaires. Considérant que ce sont environ 10 % des villageois qui utilisent le mont, ce serait intéressant de voir si le résident ne pourrait pas avoir un rabais ou un accès par le sentier de M. Jodoin (Michel Jodoin) et le touriste pourrait payer.

Comment protéger le mont Rougemont contre les incendies, comme celui vécu au mois de mai dernier?

G. A. :  La Municipalité doit revoir le plan d’urgence et tenir compte de la réalité des changements climatiques. Si, l’an prochain, il y a deux mois sans gouttes de pluie et que la forêt est très sèche, sommes-nous prêts à répondre plutôt que de réagir et que ça nous coûte une fortune? Je souhaite aussi avoir une capsule environnementale rappelant aux gens ce qu’ils peuvent faire au quotidien pour contribuer individuellement à combattre les changements climatiques.

F. L. : Quand tu donnes un accès au public à la montagne, c’est un risque que tu cours. Certains se font des feux de camp et font chauffer leur eau pour leur café. C’est à surveiller. Ce serait bon de savoir si les pompiers sont équipés en cas de feu. Oui, il y a la SOPFEU, mais avons-nous un plan sur place? En tant que citoyen, je n’ai jamais eu cette information.

Quelle est votre vision de l’aspect touristique de Rougemont?

G. A. : Je veux bâtir là-dessus, c’est l’une de nos forces. On attire des gens de partout en tant que capitale de la pomme. Cette renommée, il faut construire dessus et faire des activités connexes avec celle-ci.

F. L. : Le manque d’accès au mont affecte le tourisme.

Pourquoi voter pour vous?

G. A. : Je mets mon expertise de gestionnaire et d’ingénieur au service de la Municipalité. Je pense que c’est assez rare d’avoir ce genre d’expertise autour d’une table d’élus. Je veux être utile au niveau municipal et continuer à apprendre.

F. L. : Je veux être présent pour le citoyen ordinaire et le représenter. Je veux que les choses avancent à Rougemont, que les citoyens puissent tisser des liens, qu’ils puissent se rassembler de temps en temps. C’est en se parlant que l’on se comprend.