Élections fédérales dans Beloeil-Chambly : un débat en toute « civilité »

C’est ce soir qu’avait lieu le débat organisé par la Chambre de commerce et d’industrie de la Vallée-du-Richelieu (CCIVR) entre les candidats aux élections dans Beloeil-Chambly.

Yves-François Blanchet du Bloc québécois, Marie-Chantal Hamel du Parti libéral du Canada, Stéphane Robichaud du Parti conservateur du Canada, Marie-Josée Béliveau du Nouveau parti démocratique et Fabrice Gélinas Larrain du Parti vert ont ainsi pu exposer leur position sur les enjeux majeurs de la région, autour de trois thématiques, soit le développement social, l’économie et l’environnement, au cours de l’événement d’une durée de deux heures.

Des réponses aux questions des citoyens

Bien que la discussion ait plutôt été articulée sous forme de prises de parole consécutives que dans le débat au sens propre, l’avantage de la formule a valu aux participants d’être félicités par la directrice générale de la CCIVR, Julie La Rochelle, pour la « civilité » dont ils ont fait preuve.

Après une heure et demie à aborder les thématiques, chacun des candidats disposait d’une minute pour répondre à une question du public qui lui était adressée.

Un programme de soutien alimentaire aux enfants

« Les statistiques montrent qu’au Canada, un enfant sur trois risque d’aller à l’école le ventre vide. Croyez-vous qu’un programme national d’alimentation scolaire est nécessaire pour supporter tous les élèves et les familles de Beloeil-Chambly ? », est la première question qu’a posée un citoyen. « On s’entend (pour dire) que c’est du provincial car ça fait partie de l’éducation », a pointé M. Robichaud, avant d’ajouter qu’il n’a « rien contre l’idée d’avoir une somme d’argent qui est demandée au fédéral pour un programme au Québec ». De son côté, Mme Hamel a évoqué le soutien direct aux « groupes communautaires » plutôt qu’aux écoles, pour ne pas empiéter sur le champs de compétence provinciale. Quant à Mme Béliveau, elle estime « qu’il faut plus travailler en amont pour que les foyers aient des revenus décents pour pouvoir nourrir leur famille ». Bien qu’il n’ait pas mis en doute la pertinence d’un programme d’alimentation scolaire, M. Blanchet a souligné qu’il en existait déjà un grâce à l’oeuvre des « organisations communautaires relativement autonomes, malheureusement captives des systèmes de financement avec peu de prévisibilité », et qu’il fallait, à son sens, « assurer une prévisibilité de financement à ces organisations ». Abondant dans le sens de tous les candidats qui l’ont précédé dans la prise de parole, M. Gélinas Larrain a promis que « s’il y avait un développement plus précis, un jour, pour régler ce problème-là », il serait « certainement sur le terrain » pour y contribuer.

La décriminalisation de toutes les drogues

À la suite d’une question portant sur la « décriminalisation de toutes les drogues », tous les candidats se sont prononcés en faveur du maintien d’un encadrement légal, auquel les candidats vert et conservateur ont apporté une nuance à faire entre le trafic et la « possession de drogues », évoquant la « compassion » et la décriminalisation dans un contexte de dépendance.

L’accès aux garderies subventionnées

À la troisième question, qui portait sur l’accès aux garderies subventionnées, plusieurs candidats ont une fois de plus rappelé aux citoyens que l’enjeu relevait de la juridiction provinciale. « Maintenant, si le fédéral vient payer ce crédit d’impôt à la place du provincial, il faudra qu’une entente se fasse pour que ce ne soit pas payé en double (…) En bout de ligne, les montants risquent d’être très semblables », a précisé M. Robichaud, comptable de carrière et de formation. « Si on a convenu de cette entente avec le Québec, c’est parce que ça faisait aussi l’affaire du Québec (…) je ne suis pas comptable, mais un crédit d’impôt s’adresse à quelqu’un qui paie de l’impôt », a offert Mme Hamel, avant d’être contredite par le candidat conservateur. « Non, pas s’il est remboursable », a-t-il rétorqué, marquant un premier et dernier échange réel de répliques.

Une question qui aurait pu être filtrée par la CCIVR, à savoir si un citoyen pouvait faire « installer des panneaux solaires chez (lui) et être indépendant d’Hydro-Québec pour (son) électricité », s’est aussi glissée dans les échanges, qui se sont faits courts à son endroit.

C’est finalement par une conclusion de deux minutes pour chaque candidat que s’est clôt le quasi-débat, rappelant les lignes et valeurs des partis.

Notons qu’il est possible de visionner la captation de l’événement en différé sur les réseaux sociaux de la CCIVR.